Cameroun: les droits syndicaux des enseignants doivent être respectés
Les syndicats d’enseignants du Cameroun ont informé l’IE, en les condamnant, des sanctions prises par les autorités publiques menaçant l’exercice du syndicalisme.
Démantèlement de bases syndicales
« Ce jeudi 17 juillet, les premières sanctions sont tombées », a expliqué Roger Kaffo Fokou, Porte-parole des syndicats dans les négociations avec le Gouvernement et Secrétaire général du Syndicat national autonome de l'enseignement secondaire (SNAES) affilié à l’IE. « Les premières bases fortes syndicales que nous avons péniblement mises en place après les démantèlements systématiques des années 90 et 2000 viennent d'être également démantelées. »
Nos bases sont démantelées plus vite que nous n'avons les moyens de les mettre en place, et à cette allure-là, il n'y aura bientôt plus de syndicalisme au Cameroun, et l'appui financier et technique que Lärarförbundet nous donne, quel que soit son montant, ne servira à rien si c'est pour bâtir quelque chose que le Gouvernement camerounais démolit au fur et à mesure, a –t-il aussi déploré.
Il a continué en soulignant : « C'est une situation assez grave et qui mérite une réaction forte et sans délai. Pour montrer sa détermination, le Ministère des enseignements secondaires a décidé même de financer les seuls syndicats qui, contrairement aux dispositions de la Convention 87 ratifiée par le Cameroun, ont obtenu un agrément du Gouvernement. »
Il a enfin appelé à une action forte, à la fois de l'IE et du syndicat suédois Lärarförbundet, si possible auprès de l'UE, du Chef de l'Etat camerounais. Selon lui, elle seule peut permettre à un syndicalisme vrai, et non de façade, de survivre au Cameroun.
Solidarité enseignante internationale
« Nous assurons nos collègues camerounais du soutien plein et entier de la communauté internationale enseignante », a indiqué Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l’IE. « Nous demandons urgemment au Gouvernement d’empêcher toute répression orchestrée à l’encontre d’enseignantes et enseignants camerounais, et de garantir le respect de leurs droits humains et syndicaux. »