Sénégal: soutien des syndicalistes enseignant(e)s aux jeunes nigérianes kidnappées
Les syndicats sénégalais regroupés au sein du Grand cadre des syndicats de l'enseignement (GCSE) ont publié une déclaration appelant à la libération des filles enlevées par Boko Haram à l'occasion de la Journée de solidarité et de mobilisation. Le Syndicat des professeurs du Sénégal (SYPROS), un des affiliés nationaux de l’IE, fait partie du GCSE.
Participation à la Journée Mondiale de mobilisation pour la libération des étudiantes de Chibok
Lors de la Journée Mondiale de mobilisation pour la libération des lycéennes de Chibok lancée par l’organisation « A world at school » le 23 juillet, les syndicalistes enseignant(e)s sénégalais(es) ont rappelé, pour le condamner, que « depuis trois mois, d’innocentes lycéennes du collège public de Chibok dans l’état de Borno, au Nord-Est du Nigéria, sont entre les mains du groupe terroriste Boko Haram. »
Au mépris du respect des droits humains dont celui de l’accès de chacun(e) à une éducation de qualité de son choix, ont-ils ajouté, ce groupe, membre du réseau terroriste d’Al-Qaïda et lié à sa branche du Magreb Al Shabab, se sert de l’Islam pour mener la « guerre contre l’éducation occidentale ».
Un tel état de fait constitue une atteinte grave aux piliers et principes de l’Islam, signifiant soumission à Dieu, une religion fait de paix, de tolérance et de pardon, à la civilisation humaine et à la profession, rappellent les syndicats.
Ils déplorent par ailleurs que déjà 171 enseignant(e)s aient été tué(e)s dans les états du Borno et de Yobo et que les familles de sept d’entre eux/elles aient été enlevées.
Droit universel à une éducation de qualité
« Aujourd’hui, 219 familles vont boucler leur 100e jour de détention et la communauté éducative mondiale n’a aucune information les concernant, » regrette aussi le GCSE, alors que les syndicats enseignants s’emploient à cristalliser l’opinion mondiale autour de la nécessité de faire de l’éducation la priorité des stratégies post-2015 et appellent à un investissement adéquat pour une éducation de qualité à travers:
• L’accès universel et gratuit à un enseignement et à des enseignants de qualité;
• La mise à disposition de ressources et d’outils pédagogiques modernes de qualité; et
• La création d’environnements sûrs et sécurisés propices à l’enseignement et à l’apprentissage.
Demande d’un soutien accru de la communauté internationale
Le GCSE note aussi que, l’attentisme et la résignation qui semblent gagner la communauté internationale notamment les décideurs/euses devenant inquiétant, « les syndicats d’enseignants du Sénégal regroupés autour du Grand cadre se joignent à l’initiative mondiale en vue de la libération sans condition des lycéennes toujours entre les mains de Boko Haram ».
En outre, ils exigent de la communauté internationale, de l’Oumma islamique, des dirigeant(e)s de la sous-région, en appui au Gouvernement nigérian, des actions énergiques, communes et coordonnées aptes à laver l’affront fait à la communauté éducative.
Le GCSE invite aussi « les responsables de Boko Haram, si tant est, comme ils le prétendent, qu’ils leur reste un brin de Foi et qu’ils sont imbus des valeurs islamiques et seulement mus par ces dernières, à profiter du mois béni du Ramadan et de la fête de korité pour remettre ces filles à leurs familles respectives. »
Enfin, il demande à tous les imams et prédicateurs à consacrer à l’occasion de la prière marquant la fin du ramadan l’essentiel de leur sermon à la libération de ces filles.
Dans les prochains jours le SYPROS envisage une autre action consistant à organiser une conférence animée par des enseignant(e)s arabophones et prêcheurs/prédicateurs, a aussi informé Marième Sakho Dansokho, Secrétaire générale du SYPROS et membre du Bureau exécutif de l’IE.
Les institutions d’enseignement, des havres de paix
« Nous félicitons les syndicats de l’éducation de pour leur démonstration de solidarité envers les étudiantes et étudiants et leurs collègues du Nigéria », a indiqué le secrétaire général de l’IE Fred van Leeuwen. « Comme eux, la communauté internationale des enseignantes et enseignants demande aux gouvernements du monde entier de garantir l’accès de toutes et tous à une éducation de qualité. Egalement, les écoles doivent être reconnues comme des havres de paix, des endroits surs et sains où les étudiantes et étudiants ne doivent se préoccuper que d’une chose: apprendre, pour leur bien et celui de leur société. »