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Internationale de l'Education
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Finlande: « L'Education: un instrument au service de la paix et du développement »

Publié 27 janvier 2015 Mis à jour 6 février 2015

L'éducation et les enseignant(e)s doivent être au cœur des futurs objectifs de développement de l'après 2015 et les éducateurs/trices doivent parler d'une seule voix afin de défendre et de promouvoir l'éducation de qualité pour tous, leur statut professionnel et leurs conditions de travail.

Voici le message fort adressé par Dennis Sinyolo, Coordinateur senior de l'Internationale de l'Education (IE) aux 14.000 participants, pour la plupart enseignant(e)s, de l'EDUCA Fair qui s’est tenue les 23 et 24 janvier à Helsinki en Finlande. La manifestation, organisée par l'affilié de l'IE Opetusalan Ammattijärjestö (OAJ), avait pour thème: « L'éducation: un instrument au service de la paix et du développement ».

Dans sa présentation, Sinyolo a également souligné le caractère indispensable de la solidarité internationale entre enseignant(e)s et appelé à une approche globale afin d'aborder les problèmes sociaux et développementaux, associant l'éducation aux mesures politiques, législatives et sociétales.

Besoin de ressources

Trop d'enfants dans le monde sont privés d'enseignant(e)s, a-t-il déclaré. Il est en effet nécessaire de recruter 3,4 millions d'enseignant(e)s du primaire et 5,1 millions d'enseignant(e)s du secondaire supplémentaires afin de garantir à tous les enfants une éducation de base d'ici 2030, d'après l'Institut de statistiques de l'UNESCO (ISU).

Le statut des enseignant(e)s est actuellement mis à mal, a ajouté Sinyolo. Le recrutement d'enseignant(e)s non qualifié(e)s et la précarisation de la profession enseignante par le biais du recours aux contrats à court terme dans de nombreuses régions du monde constituent un obstacle majeur pour l'éducation de qualité.

Perspectives internationales

D'autres militant(e)s de l'éducation et syndicaux/ales de haut niveau ont également abordé l'éducation sous un angle international au cours de la plus importante manifestation organisée en Finlande dans le domaine de l'éducation.

Martin Rømer, Directeur de la région Europe de l'IE, le CSEE, a également présenté une perspective actuelle sur l'éducation en Europe. Edem Adura, Président de l'Equipe spéciale de l'UNESCO pour l'Education pour Tous a, quant à lui, abordé la pénurie d'enseignant(e)s dans les pays en développement. « La paix s'exprime dans les salles de classe », a-t-il déclaré en ajoutant que « tous les enfants devraient avoir droit à l'éducation où qu'ils vivent ».

« L'obsession des tests » dans l'enseignement américain a été évoquée par Lily Eskelsen García, Présidente de l'affilié américain de l'IE, la National Education Association. De nombreux/ses enseignant(e)s finlandais(es) qui bénéficient d'un fort degré d'indépendance dans leur travail, ont été choqué(e)s par la présentation d'Eskelsen García, dans la mesure où « il n'existe pas de test national pour les élèves ni de classement d'enseignantes et n» en Finlande, selon le Président de l'OAJ Olli Luukkainen.

Pression sur le gouvernement finlandais

Luukkainen a souligné que l'OAJ souhaitait, compte tenu du thème de cette année de l'EDUCA Fair, rappeler aux responsables politiques et aux décideurs/euses que leurs choix avaient une importance capitale pour l'avenir.

Il a indiqué que des élections parlementaires nationales se tiendraient en avril en Finlande et que celles-ci étaient importantes dans la mesure où la Finlande avait subi de nombreuses coupes budgétaires dans le domaine de l'éducation en raison des effets de la crise économique.

Le président de l'OAJ a interrogé tous les responsables de partis politiques membres du panel de l'EDUCA Fair sur « l'importance de l'éducation en tant qu'instrument au service de la paix et du développement et sur la place de l'éducation dans les Objectifs du millénaire pour le développement et le programme de développement pour l'après-2015 ». Il leur a demandé d'expliquer comment ils comptaient promouvoir l'enseignement après les élections.

Tou(te)s les responsables de partis politiques ont convenu qu'il n'y avait pas lieu de procéder à de nouvelles coupes budgétaires en matière d'éducation et promis que les précédentes réductions budgétaires dans l'éducation avaient été suffisantes. Des milliers d'enseignant(e)s ont entendu ces promesses. « Les enseignantes et enseignants se souviendront si les responsables des partis politiques ne tiennent pas parole », a remarqué Luukkainen.

Note: La présentation PowerPoint (en anglais) de Sinyolo à l'EDUCA Fair peut être consultée ici(en anglais).