Hopgood: autonomiser tous les enseignant(e)s afin de faire de la citoyenneté mondiale une réalité
En se basant sur les événements actuels pour mettre en exergue la radicalisation et la division, la Présidente de l’Internationale de l’Education, Susan Hopgood, n’a pas manqué d’appeler à accorder davantage d’attention à l’enseignement de qualité comme moyen d’améliorer l’éducation à la citoyenneté mondiale aux quatre coins du monde.
Lors du deuxième Forum de l’UNESCO sur l’éducation à la citoyenneté mondiale (ECM) à Paris, qui visait à trouver les meilleurs moyens de construire des sociétés pacifiques et durables pour l’après-2015, l’Internationale de l’Education (IE) a soutenu que l’avenir doit commencer par des enseignant(e)s qualifié(e)s.
« Aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin d’une éducation à la citoyenneté mondiale pour empêcher que les horreurs du 20e siècle ne se reproduisent », a déclaré la Présidente de l’IE, Susan Hopgood, le lendemain de son retour de Pologne où elle a assisté à la célébration du 70e anniversaire de la fin de l’Holocauste. « Il ne suffit pas que les citoyens et citoyennes apprennent, dès leurs premières années de scolarité, comment les systèmes politiques fonctionnent et développent des visions et des valeurs communes – notamment la croyance en la démocratie et les droits humains – ils doivent exercer le pouvoir de libre arbitre pour développer la capacité à agir ensemble dans l’intérêt du bien commun. »
Susan Hopgood a fait part de ses observations concernant la table ronde « Comment garantir que l’enseignement et l’apprentissage relatifs à l’ECM fassent appel à l’expérience, soient axés sur l’action et soient transformationnels? Comment faire avancer l’agenda en faveur des enseignantes et enseignants? » Han Choong-hee, Représentant permanent adjoint de la République de Corée auprès des Nations unies, s’est joint à la Présidente de l’IE pour fournir une perspective du pays. Rostom Haouchine d’Algérie a ensuite présenté la perspective des apprenants et Aaron Benavot, Directeur du Rapport mondial de suivi sur l’EPT de l’UNESCO, a formulé des observations en guise de conclusion.
A la lumière des événements qui ont secoué Paris début janvier, Susan Hopgood a mis en exergue deux piliers du rapport innovant de 1996 de Jacques Delors « L’éducation: un trésor est caché dedans », à savoir apprendre à être et apprendre à vivre ensemble, piliers qui contribuent à établir l’identité, la tolérance et la cohésion. « Nous croyons dans le pouvoir d’engager les jeunes dans le monde en ouvrant leurs yeux sur les perspectives mondiales », a-t-elle déclaré. « L’éducation à la citoyenneté mondiale devrait porter sur l’enseignement et l’apprentissage sur la manière de mettre en pratique la citoyenneté aux échelons mondial et national – la manière de se préparer à une vie décente et épanouissante. »
En mettant l’accent sur une génération qui a été laissée en marge et coupée de la société en général dans de nombreuses régions d’Europe ainsi que dans le monde entier, Hopgood a fermement conclu en rappelant que « l’éducation est à même d’autonomiser nos communautés déconnectées et de contribuer à renforcer nos sociétés. Nos enseignantes et enseignants ont un rôle inestimable à jouer en diffusant et en renforçant les valeurs qui nous rassemblent, le ciment qui nous lie, quels que soient notre origine, notre croyance ou notre genre. »