New York: les délégations syndicales appellent à un engagement plus ferme des gouvernements
Les délégations syndicales internationales présentes aux Nations Unies exhortent les Etats membres à prendre des engagements plus fermes envers les droits économiques des femmes, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d'action de Beijing et des nouveaux Objectifs de développement durables.
Selon les syndicats présents lors de la 59e session de la Commission de la condition de la femme de l’ONU(CSW59), qui se déroule actuellement à New York, les gouvernements doivent impérativement réaffirmer leur engagement envers l'autonomisation financière des femmes, comme envers le droit des femmes et des filles à une éducation et des services publics de qualité, mais également faire preuve d'une transparence et d'une inclusion accrues dans leur travail.
Aux côtés d'autres fédérations syndicales internationales – la Confédération syndicale internationale (CSI) et l'Internationale des Services Publics (ISP) –, la délégation de l'Internationale de l'Education (IE) présente lors de la CSW59 a rejoint près d'un millier d'organisations et de réseaux œuvrant en faveur des droits des femmes, en vue de protester contre leur exclusion du processus de négociations au sein de la CSW.
Dès la première journée de la session, le 9 mars 2015, les Etats membres des Nations Unies ont adopté une Déclaration politique en vue de célébrer le 20e anniversaire de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Dans cette déclaration, les gouvernements se sont engagés à « prendre des mesures plus concrètes afin de garantir une mise en œuvre complète, efficace et rapide de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing ».
En contraste surprenant avec la traditionnelle méthode de travail de la CSW, les centaines d'organisations de la société civile et de défense des droits des femmes présentes à la CSW dans l'objectif de faire pression sur leurs gouvernements ont eu bien peu d'occasions, voire aucune, de se prononcer sur le contenu de la déclaration.
Cette nouvelle approche est loin de faire l'unanimité, compte tenu de l'importance du 20e anniversaire du Programme d'action de Beijing, le document couvrant le plus largement les droits et l'autonomisation des femmes à avoir jamais été adopté.
Pour afficher leur mécontentement, près de 1.000 organisations en faveur des droits des femmes, communautaires et de la société civile ont signé une déclaration de protestation contre ce manque de transparence, un document approuvé par les fédérations syndicales internationales.
Les délégations syndicales présentes à la CSW59 ont également publié une déclaration appelant les Etats membres à faire preuve d'un engagement plus ferme et plus clair envers la mise en œuvre du Programme d'action de Beijing, notamment au regard de l'autonomisation financière des femmes et du droit des femmes et des filles à une éducation et des services publics de qualité.
Cette déclaration exhorte en outre les Etats membres à revenir à l'ancienne méthode de travail de la CSW, davantage axée sur la transparence et l'inclusion. Ces deux points revêtent une importance capitale aux yeux des délégations syndicales, dans la mesure où l'autonomisation financière des femmes constituera le thème central de la 60e CSW.
Le processus de négociation utilisé en vue d'aboutir à un accord sur ce document final diffère de celui de l'année dernière, et ce, sur deux points : premièrement, les Etats membres ont adopté une « Déclaration politique » de trois pages, contrastant avec le plus long document des « conclusions concertées », traditionnellement adopté lors de la CSW. Ensuite, les négociations se sont tenues préalablement à l'ouverture de la session de la CSW, permettant ainsi aux Etats membres d'adopter la déclaration dès le premier jour.
La CSW59 se déroulera à New York, aux Etats-Unis, jusqu'au 20 mars. La version intégrale de la déclaration syndicale est disponible sur le blog des Syndicats mondiaux, dédié à la CSW59.