Les enjeux pour l’éducation sont considérables dans les accords commerciaux
Au moment où le destin de l’éducation est en cours de négociation dans les débats mondiaux de libre-échange, Martin Rømer, Directeur du Comité syndical européen de l’éducation (CSEE), s’est exprimé sur les conséquences possibles de ces négociations sur RadioLabour.
« L’éducation publique fait incontestablement partie de ce qui est en cours de négociation en ce moment» a déclaré Rømer, Directeur du CSEE, la Région européenne de l’Internationale de l'Education (IE). « Cependant, il y a de toute évidence un problème de transparence. »
Le directeur du CSEE a partagé ses observations avec Marc Belanger au cours d’un programme intitulé « Un accord mondial vise à privatiser l’éducation »(en anglais), diffusé sur RadioLabour le 10 mars.
Les gouvernements sont actuellement en train de négocier et de signer divers nouveaux accords commerciaux, à savoir le Partenariat Transpacifique de commerce et d’investissement (PTCI), l’Accord économique et commercial global (AECG), le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) et l’Accord sur le commerce des services (ACS). Le lien commun entre tous ces accords est le manque de transparence.
Rømer a attiré l’attention sur l’ACS, qui a tenu 11 cycles de négociation, mais les discussions ont été menées à huis clos et personne n’a pu voir quoi que ce soit.
Rømer a dit à Belanger le jour de l’entrevue, que la Commission européenne a rendu publique l’offre qu’elle a faite dans l’ACS. « D’après ce que nous voyons, l’éducation sera intégrée du moins de la même façon que dans l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (AGETAC) », a déclaré Rømer.
Empêcher la privatisation
Bien qu’il sera possible d’émettre des réserves sur l’éducation publique et d’inclure l’éducation privée, Rømer déclare qu’il est clair que les négociateurs tentent d’harmoniser les questions en cours de discussion dans les deux accords du TTIP et de l’ACS.
Sous leur forme actuelle, les accords commerciaux ne fournissent pas une définition claire de ce qui est considéré comme l'éducation publique et ce qui considéré comme l’éducation privée; selon lui, ce problème provient des termes imprécis utilisés dans les négociations.
Quand Belanger lui a demandé comment l’éducation de qualité pouvait être affectée par les accords commerciaux, Rømer a précisé comment certains gouvernements, en raison de contraintes financières dues à la crise économique, seraient peut-être tentés d’accepter la proposition de sociétés privées de prendre en charge l’éducation. Et lorsque les sociétés privées prennent le contrôle des systèmes d’éducation, a-t-il indiqué, « vous n’avez alors aucune garantie quant à la qualité ».
Pour le Directeur du CSEE, la réponse pour empêcher la prise de contrôle par des sociétés privées se résume comme suit: l’éducation devrait être exemptée des négociations commerciales.
Alors que les négociations commerciales se poursuivent, l’IE et le CSEE continuent à faire pression sur les Gouvernements et leur faire prendre conscience des répercussions que les accords commerciaux ont sur l’éducation publique.
L’entretien radio complet est accessible ici(en anglais).