Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

La collaboration entre enseignant(e)s est indispensable pour renforcer la profession enseignante

Publié 29 mars 2015 Mis à jour 2 avril 2015

Créer des environnements scolaires collaboratifs qui donnent de l’autonomie aux enseignant(e)s afin de renforcer les communautés d’apprentissage, tel est le message porté par les syndicats à l’occasion du 5e Sommet international sur la profession enseignante à Banff au Canada.

Les syndicats enseignants se familiarisent avec les dossiers à l’approche de l’ouverture du Sommet

Hier à Banff, Alberta, au Canada, les délégué(e)s des syndicats d'enseignants du monde entier ont appris directement à la source ce qu’est véritablement le leadership enseignant, dans la perspective du 5e Sommet international sur la profession enseignante (SIPE).

« Qui dit défense de ses propres intérêts dit relation de pouvoir égalitaire entre les enseignantes et enseignants et les gouvernements », a déclaré John Bangs, Consultant senior de l’Internationale de l’Education (IE) alors qu’il abordait le rôle vital de la collaboration entre enseignant(e)s afin de faire de la profession une force avec laquelle compter.

Bangs, rejoint par Linda Darling-Hammond de l’Université de Standford, a aidé les délégué(e)s des syndicats d'enseignants à être fin prêt(e)s en leur présentant un exposé approfondi sur les principales thématiques au programme du SIPE de cette année – promouvoir un leadership efficace, stimuler la valorisation professionnelle, redonner de l’estime de soi aux enseignant(e)s, et l’innovation en salle de classe.

Outre Bangs et Darling-Hammond, le groupe d’expert(e)s de l’IE comprenait la Présidente Susan Hopgood, le Secrétaire général Fred van Leeuwen et le Secrétaire général adjoint David Edwards.

Les écosystèmes éducatifs doivent pouvoir s’appuyer sur une profession forte et confiante

L’équipe de l’IE a souligné que la collaboration entre enseignant(e)s est essentielle au renforcement de la profession, tant en classe que dans le cadre de négociations avec les gouvernements.

« Sans l’implication volontaire des enseignantes et enseignants et de leurs syndicats en matière de politique éducative, aucune réforme éducative ne peut aller bien loin », a déclaré van Leeuwen qui prendra la parole dimanche, lors de l’ouverture du sommet.

Darling-Hammond a précisé combien la collaboration entre enseignant(e)s pouvait permettre à ces derniers d’orienter directement leur propre carrière, notamment en matière de formation.

Concernant le mentorat, la célèbre professeure de Standford a ajouté qu’« il est clair » que les enseignant(e)s, notamment en début de carrière, l’appellent de leurs vœux.

« Un mentorat de grande qualité assuré par une personne qui vient prodiguer des conseils en salle de classe » constitue une aide très recherchée par les nouveaux enseignant(e)s, a-t-elle expliqué, précisant que la présence d’enseignant(e)s expérimenté(e)s auprès de débutant(e)s est un atout d’importance.

« Si nous admettons que tous les enfants peuvent apprendre, pourquoi ne pas le penser également des enseignantes et enseignants ? » s’est interrogé David Edwards, qui a également dénoncé les méfaits des contrats de courte durée.

« La précarisation n’est pas un terme très sexy, » explique-t-il, mais les contrats de courte durée des enseignant(e)s fragilisent la collaboration et, à terme, la professionnalisation.

La taille a de l’importance

Il n’y a pas eu débat lorsque la question de la taille des classes a été abordée, et plus précisément les pressions auxquelles sont soumis(e)s les enseignant(e)s.

Bangs n’a pas pris de gants en affirmant que « les classes à effectif élevé conduisent à l’épuisement...  et nous devrons faire face à des pénuries d’enseignantes et enseignants. »

Darling-Hammond, ajoutant qu’il est erroné de croire que la taille des classes n’a aucune importance, a ensuite élargi le débat à la perception de la profession enseignante par le public, faisant remarquer que moins d’un tiers des enseignant(e)s considèrent que leur profession est valorisée.

Le sommet, qui s’ouvre officiellement le dimanche 29 mars, réunit des ministres de l’Education, des syndicats, des organisations et des expert(e)s du monde entier.