Royaume-Uni: l'expérience revêt une grande importance aux yeux des syndicats de l'éducation
Lors de leurs conférences nationales annuelles, deux syndicats de l'éducation britanniques ont mis en lumière le besoin de valoriser les enseignant(e)s plus âgé(e)s et plus expérimenté(e)s. A cette occasion, ils ont notamment dénoncé ce qu'ils considèrent comme une situation de discrimination permanente.
Le National Union of Teachers(NUT) et la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers(NASUWT), tous deux affiliés à l'Internationale de l'Education (IE) et actuellement en train de tenir leur conférence nationale respective, ont condamné la discrimination fondée sur l'âge dans l'enseignement. Ces deux syndicats souhaitent que l'expérience soit prise en compte, afin de favoriser une plus grande collaboration avec les nouveaux/elles enseignant(e)s.
NUT: les enseignant(e)s expérimenté(e)s, un riche bagage de connaissances au service de l'enseignement et de l'apprentissage
« L'expérience des enseignant(e)s plus âgé(e)s est de plus en plus dévalorisée dans les écoles, dans la mesure où les employeurs considèrent ces derniers comme plus chers que leurs homologues plus jeunes », expliquait Christine Blower, Secrétaire générale du NUT, le 7 avril dernier, à Harrogate (Royaume-Uni). Mme Blower siège également à la présidence du Bureau européen de l'IE, le Comité syndical européen de l'éducation (CSEE).
« Il s'agit d'un point de vue réducteur vis-à-vis de la valeur que les enseignant(e)s plus âgé(e)s apportent aux établissements scolaires », a-t-elle précisé, en ajoutant que leur expertise s'avérait déterminante pour une formation plus efficace des jeunes enseignant(e)s par les pairs, et que la collaboration permettait également de conserver cette expérience fondamentale au sein des écoles et de la communauté scolaire, et ce, au quotidien et dans le plus grand intérêt des enfants.
NASUWT: harcèlement inacceptable et pratiques discriminatoires à l'encontre des enseignant(e)s plus âgé(e)s
Dans le sud du Royaume-Uni, à Cardiff (pays de Galles), des représentant(e)s présents lors de la conférence annuelle de la NASUWT ont, eux aussi, reconnu que la discrimination envers les enseignant(e)s plus âgé(e)s dans les écoles était devenue un grave problème.
Par ailleurs, ils s'inquiètent également de la situation actuelle: il apparaît en effet de façon de plus en plus marquée que les enseignant(e)s plus âgé(e)s, en particulier les femmes, sont de plus en plus souvent licencié(e)s pour raisons économiques ou soumis(es) abusivement à des tests de capacité.
Selon la Secrétaire générale de la NASUWT, Chris Keates, « les enseignant(e)s plus âgé(e)s jouissent souvent d'une solide expérience et expertise, et les écoles devraient dès lors plutôt les considérer comme un atout. »
De plus, elle a sévèrement critiqué le fait que ces enseignant(e)s sont victimes de harcèlement et de discrimination, et ce, « bien souvent sans autre raison que leur âge plus avancé et leur coût ». Par ailleurs, elle a affirmé que de trop nombreuses écoles souhaitaient faire place nette pour pouvoir accueillir de plus jeunes enseignant(e)s – moins chers – ou un personnel non qualifié, qu'elles peuvent employer sous contrats temporaires, ce qui leur offre une certaine flexibilité au regard de leurs performances ou du financement – voire des deux.
« Les libertés excessives accordées aux écoles conduisent ces dernières à malmener les enseignant(e)s plus âgé(e)s et à exploiter les plus jeunes », a-t-elle ajouté, en soulignant le fait que les enfants et les jeunes perdent l'accès à une éducation de qualité dispensée par des enseignant(e)s expérimenté(e)s, en raison de ces « pratiques inacceptables ».
Les conférences nationales annuelles du NUT (du 3 au 7 avril) et de la NASUWT (du 3 au 5 avril) ont rassemblé des enseignant(e)s des quatre coins du Royaume-Uni.