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Internationale de l'Education
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Madagascar: Pour une consultation de toutes les organisations de l’éducation et l’éducation de qualité

Publié 20 avril 2015 Mis à jour 21 avril 2015

Les syndicalistes enseignant(e)s malgaches ont dénoncé le protocole d'accord signé entre le Ministère de l’Education et certains syndicats et associations, et rappelé les principes pour une éducation de qualité énoncés dans leur manifeste pour l'éducation.

Un protocole d’accord contraire aux droits syndicaux

Le Bureau Fédéral de la Fédération Chrétienne des Enseignants et Employés de l’Education (FEKRIMPAMA), affiliée à l’Internationale de l’Education, et les membres du syndicat participant à un atelier de renforcement de capacité à Ambatomirahavavy du 1er au 3 avril, après étude minutieuse du protocole d’accord, sans date ni numéro, signé entre le Ministère de l’Education Nationale et des syndicats et associations, ont conclu que ce document entraînait plusieurs entorses aux droits syndicaux.

La FEKRIMPAMA a demandé au Ministre de l’Education Paul Rabary de dénoncer ce protocole d’accord « qui demeure un antécédent dangereux pour la démocratie, une menace permanente aux libertés publiques en général à Madagascar et aux  droits syndicaux en particulier. »

« Récemment, il y a quinze jours environ, le Ministère de l’Education et les syndicats et associations de son giron ont signé un protocole d'accord », a expliqué le Secrétaire général de la FEKRIMPAMA Jean Paul Émile Rakotozafy. Sept syndicats, dont la FEKRIMPAMA, n'ont pas été conviés à signer ce protocole.

Pour Rakotozafy, la FEKRIMPAMA a constaté « le retour en zone de toutes les dérives et en particulier le musellement par ce protocole d'accord, qui se terminera un jour par la dissolution des syndicats apolitiques non invités à la signature du protocole d’accord. »

La FEKRIMPAMA souhaite désormais négocier avec le Ministère de l’Education pour le retrait de ce protocole d'accord. En cas d’échec, elle se dit prête à aller devant les tribunaux malgaches, puis porter plainte auprès de l'Organisation internationale du Travail (OIT) pour atteinte aux droits syndicaux.

Le syndicat condamne par ailleurs « la politisation à outrance du secteur de l'éducation », et la réapparition « des faits et actes dénoncés depuis la crise politique de 1972 dans le système éducatif », tou(te)s les enseignant(e)s étant contraints d'une manière ou d'une autre à adhérer au parti du Président de la République, le Hery Vaovao ho an'i Madagasikara(HVM).

Il rappelle que les chefs de la circonscription scolaire sont changés et nommés sur proposition du député HVM de la localité, et note qu’à la veille des élections communales, des pressions se font sur les enseignant(e)s et les associations des parents d’élèves pour la victoire des candidats HVM, sans tenir compte de la sensibilité politique des un(e)s et des autres.

Manifeste pour l'éducation de qualité à Madagascar

Par ailleurs, du 8 au 10 octobre 2014, le gouvernement, mis en place en février 2014, a organisé une Convention Nationale de l’Education, où la FEKRIMPAMA a présenté son manifeste pour l'éducation à Madagascar. Dans ce manifeste, le syndicat déplore la marchandisation du secteur de l’éducation et la déprofessionnalisation des enseignant(e)s.

Il y insiste sur la réalisation d’une éducation de qualité assurant l’égalité de chances à tous les enfants malgaches sans distinction d’aucune sorte, notamment par une éducation primaire obligatoire gratuite. Pour lui, une éducation de qualité suppose, entre autres: le respect des normes des infrastructures scolaires inclusives; un environnement scolaire à l’abri de tout acte de banditisme et de violence; une bonne gouvernance en matière de personnel; et de faire du métier d’éducateur un métier noble et attractif.

La FEKRIMPAMA est également favorable à une politique linguistique permettant à tous les Malgaches, de toutes les couches sociales, de parler le malgache, le français et l’anglais dans la vie courante.