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Les syndicats enseignants d’Indonésie ont progressé dans leurs discussions avec les plus hautes autorités du pays sur la qualité de l’enseignement.

Le 6 avril, le Conseil national du Persatuan Guru Republik Indonesia(PGRI), affilié à l’Internationale de l’Education, a rencontré le Président de la République d’Indonésie, Joko Widodo. Cette rencontre faisait suite à une réunion antérieure, le 19 mars, avec le Vice-président indonésien, Muhammad Jusuf Kalla.

« La réaction des autorités a été bonne et plusieurs propositions sont certainement réalisables et peuvent être mises en œuvre », a déclaré le Président du PGRI, M. Sulistiyo.

Les propositions du syndicat mettent en évidence le fait que « les enseignantes et enseignantes constituent un élément important de la nation » et sont même « les agents du changement » de celle-ci.

Pénurie de personnel enseignant

L’une des inquiétudes du PGRI concerne la pénurie d’enseignant(e)s. Quelque 400.000 enseignant(e)s sont nécessaires dans toute l’Indonésie pour le seul niveau élémentaire, a relevé le syndicat. En outre, 300.000 enseignant(e)s ont pris leur retraite, d’après les données de 2008 du ministère national de l’éducation, et ce chiffre n’inclut pas ceux/celles qui ont démissionné ou sont décédé(e)s.

Révision du rôle du chef d’établissement

Le rôle important du chef d’établissement doit également être revu, selon le PGRI. Il appelle à une étude approfondie pour discuter du rôle du chef d’établissement en tant qu’enseignant(e) ayant des obligations supplémentaires. Pour produire de bons chefs d’établissement, il faut un bon système de sélection et un système de perfectionnement professionnel adéquat.

Qualité des enseignant(e)s

Le PGRI a pris des mesures pour préserver et renforcer l’honneur et la dignité professionnelle des enseignant(e)s en élaborant un code de conduite.

« La qualité médiocre des enseignantes et enseignantes n’est pas due à la décentralisation et à la gestion centralisée du système éducatif, mais au système bureaucratique qui prévaut dans l’éducation », a déclaré Sulistiyo. Jusqu’à présent, aucun effort sérieux n’a été fait et aucun système n’a été mis en place pour améliorer la qualité professionnelle des enseignant(e)s, une mesure qui améliorerait la qualité de l’éducation, selon lui.

Tout le personnel enseignant, qu’il travaille dans des écoles publiques ou privées, dans des jardins d’enfants, dans des écoles primaires, secondaires ou supérieures, dans une ville ou dans un village, « devrait être traité de la même façon, notamment en ce qui concerne l’emploi, le bien-être et le perfectionnement professionnel », a ajouté Sulistyio.

La voie à suivre

Le PGRI a recensé plusieurs éléments clés en vue d’améliorer la qualité du personnel enseignant en Indonésie:

• changer de paradigme, en passant d’un système éducatif centré sur l’enseignant(e) à un système centré sur l’élève, et d’un modèle axé sur le contenu pédagogique à un modèle axé sur le concept pédagogique;
• développer des compétences en rapport avec l’enseignement des compétences au XXIe siècle;
• intégrer une culture d’attitude positive dans l’apprentissage en classe;
• aligner les programmes scolaires imprimés, enseignés et évalués; et
• intégrer la technologie dans l’apprentissage en classe.

Formation

Le PGRI recommande également que les enseignant(e)s soient formé(e)s aux questions se rapportant à leur rôle et à leurs responsabilités ou à d’autres sujets liés à l’apprentissage. Cette formation garantirait que le rôle des chefs d’établissement ne couvre pas uniquement les tâches administratives, mais vise également à autonomiser les enseignant(e)s et à développer leurs compétences, ainsi qu’à superviser leur rôle et leurs responsabilités. Elle permettrait au personnel enseignant et aux chefs d’établissement de tirer des enseignements des meilleures pratiques d’autres écoles et elle contribuerait à créer une culture positive et constructive dans les écoles, qui soit conforme à l’idée que l’école est un lieu d’apprentissage.