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Internationale de l'Education
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Les enseignant(e)s s'opposent à la xénophobie et à la violence en Afrique du Sud

Publié 13 mai 2015 Mis à jour 1 juin 2015

Le South African Democratic Teachers' Union et la National Professional Teachers’ Organisation of South Africa, deux affiliés de l'Internationale de l’Education en Afrique du Sud, ont fermement condamné les récentes attaques xénophobes sur des nationaux étrangers.

Au cours des dernières semaines, au moins cinq personnes ont été tuées et des centaines d'autres forcées à fuir leur foyer au cours de l'un des pires épisodes de violence xénophobe qu'a connu l'Afrique du Sud depuis des années. Malgré une présence accrue de la police, les autorités ont du mal à arrêter les attaques qui rappellent les violents épisodes ayant fait 60 morts environ en 2008.

Pour tenter de mettre fin à la terreur et aux opinions racistes véhiculées par certains individus et certaines branches des médias, les deux syndicats d’enseignants ont souligné le rôle central que jouent les immigrant(e)s dans l'économie du pays, insistant sur le fait qu'ils/elles ne peuvent pas être tenu(e)s responsables des difficultés économiques que rencontre la majorité de la population nationale. Il s'agit là d'une réaction directe aux points de vue xénophobes selon lesquels les immigrant(e)s prennent le travail et le salaire des Sud-africain(e)s.

Des dégâts en Afrique du Sud

Ces attaques récentes sur les immigrant(e)s «  ont provoqué des dommages incalculables en Afrique du Sud, un pays qui chérit les valeurs de droits humains, de paix et de solidarité », a déclaré Mugwena Maluleke, Secrétaire général du South African Democratic Teachers' Union, qui condamne les attaques.

Basil Manuel, Président de la National Professional Teachers’ Organisation of South Africa, a demandé à tous/toutes les enseignant(e)s « de faire face à ces actes ignobles et de recourir à la force de l'éducation pour remplir leur rôle de constructeurs de la nation et inculquer une culture de tolérance, d'acceptation et de respect pour tous et toutes, indépendamment de la nationalité, de la race, de la couleur ou des croyances religieuses ».

Les deux organisations ont également souligné le rôle essentiel de l'éducation pour contribuer à l'élimination de la pauvreté, du chômage et des inégalités.

IE: Les enseignant(e)s en première ligne pour l'éducation à la tolérance

« Les syndicats d'enseignants du monde entier sont en première ligne de la lutte contre le racisme et la xénophobie », a déclaré Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'Internationale de l'Education (IE).

Les enseignant(e)s, et particulièrement les enseignant(e)s migrant(e)s, « contribuent largement à la construction de la compréhension mutuelle et du respect en démontant les préjudices et les peurs pour renforcer les valeurs humaines et la démocratie », a-t-il ajouté.

C'est la raison pour laquelle l'IE et ses affiliés s'engagent à lutter aux côtés d'autres syndicats mondiaux pour l'égalité des droits pour tou(te)s, indépendamment de l'ethnie, des origines ou du statut d'immigration, a-t-il déclaré.

Pour preuve, l'IE a lancé cette année une campagne mondiale pour promouvoir la ratification et la mise en œuvre des conventions N° 97 et 143 de l’Organisation internationale du Travail, qui sont fondamentales pour assurer un travail décent à tou(te)s les travailleurs/euses migrant(e)s, a déclaré Van Leeuwen.

De nombreuses études indiquent que l'Afrique du Sud a recruté des milliers d'enseignant(e)s migrant(e)s du Zimbabwe, de Zambie, d'autres pays africains et au-delà. Ces professionnel(le)s contribuent de manière significative à l'enseignement et à l'apprentissage de qualité dans les écoles et les universités d'Afrique du Sud, tout spécialement dans les domaines des mathématiques, des sciences et technologies et de l'ingénierie.

Pour en savoir plus sur le travail de l'IE en matière de migration : www.migrantteacherrights.org

La déclaration du SADTU est disponible ici

La déclaration de la NAPTOSA est disponible ici