Argentine: faire de l’éducation de la petite enfance pour tou(te)s de qualité une priorité
La Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina a critiqué un projet de loi adopté par la Chambre des députés du pays qui, selon le syndicat, vient mettre à mal le droit social à une éducation de la petite enfance pour tou(te)s.
La Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina(CTERA), un affilié de l’Internationale de l’Education (IE), déplore que ce projet, adopté le 26 août par les comités en charge du budget et des services à la famille de la Chambre des députés, propose une nouvelle politique nationale relative à la protection de la petite enfance en mentionnant uniquement la « protection » et non l’« éducation ».
L’Article 2 de ce projet de loi inclut la perspective du « marché du travail » et fait référence à la « fourniture de services », alors que la CTERA promeut le « droit à l’éducation ».
Aux yeux du syndicat de l’éducation, la situation s’avère d’autant plus grave que le projet de loi entend soumettre ce « service » aux critères internationaux de fourniture de services.
Le projet de loi met en place la Politique nationale sur la protection de la petite enfance, distinguant totalement cet aspect de l’éducation de la petite enfance: un point également souligné par la CTERA qui regrette que ce projet considère les enfants comme des sujets à protéger et ne tienne pas compte du droit à l’éducation. Il ne parle ici que de socialisation, et non d’éducation. La participation et le contrôle pédagogique des enseignant(e)s dans les centres de soins comptent parmi les nombreux thèmes que ce projet n’aborde pas.
La CTERA met en lumière la nécessité de comparer ce projet avec la Loi sur l’éducation nationale, qui reconnaît les domaines de la gestion sociale des centres de développement réservés aux enfants d’une façon aussi spécifique que globale en termes d’éducation de la petite enfance.
Selon la CTERA, si ce projet prend forme, l’éducation de la petite enfance resterait aux mains de deux organes politiques n’entretenant souvent pas de liens directs: le Ministère du Développement social et le Ministère de l’Education.
En outre, l’Article 5 ouvre la voie à la participation des employeurs et des entreprises dans l’élaboration de ces « politiques de protection ». Le projet se penche également sur la « décentralisation » et les « normes de qualité favorisant l’uniformisation ».
En outre, la CTERA indique que ce projet mentionne uniquement la formation des assistant(e)s maternel(le)s, et non des éducateurs/trices. Le projet souligne le professionnalisme des dirigeant(e)s « par le biais de la réglementation du marché du travail et du développement de l’offre d’emplois de qualité », parlant alors de « travailleurs sociaux », et non de travailleurs/euses de l’éducation.
En résumé, ce projet soustrait l’éducation de la petite enfance des compétences du ministère de l’Education en créant un système différent, qui « risque d’entraîner un recul des progrès accomplis ces dernières années grâce à la Loi sur l’éducation nationale et la loi no 27064 ».