Iran: les enseignant(e)s confronté(e)s à une nouvelle vague de répression de la part du Gouvernement
En Iran, c’est sous les menaces d’une intensification des actes d’intimidation, des arrestations et des poursuites pénales à l’encontre d’enseignant(e)s, de militant(e)s syndicaux/ales et de tous ceux/celles qui osent se prononcer en faveur d’une éducation de qualité pour tous, que s’ouvre cette nouvelle année académique.
Au matin du 6 septembre 2015, Mahmoud Beheshti Langroodi, membre du Conseil de l’ Iranian Teachers’ Trade Association(ITTA-Tehran), a été arrêté à son domicile par les forces de sécurité. Le syndicat a déclaré que la veille, Langroodi avait participé à une réunion entre l’ITTA-Tehran et M. Nobakht, Vice-président du Président iranien Rohani, afin de discuter des problèmes auxquels les enseignant(e)s se trouvaient confronté(e)s.
L’ITTA a également confirmé les récentes arrestations d’autres enseignant(e)s et militant(e)s, pour le seul « crime » d’avoir défendu les droits des travailleurs/euses de l’éducation et d’avoir revendiqué une éducation de qualité, ainsi que la protection du droit des élèves à une éducation publique de qualité.
Voici quelques informations sur la situation des enseignant(e)s incarcéré(e)s: Esmail Abdi, Ali Akbar Baghani, Rasoul Bodaghi, Alireza Hashemi et Abolreza Ghanbari se trouvent toujours en prison. Mahmoud Bagheri, membre du Conseil de l’ITTA-Tehran, a été libéré le 17 août 2015 après avoir passé 44 mois derrière les barreaux. Le 22 août, Milad Darvish, un militant dans le domaine des droits syndicaux et des droits des enfants, et membre honoraire de l’ Iranian Teachers’ Trade Association, a été arrêté à son domicile à la suite d’un raid mené par les services de renseignement.
M. Abdi, l’un des dirigeant(e)s du CCITTA, incarcéré depuis le 27 juin 2015, est actuellement jugé sans la présence de son avocat. D’après les rapports publiés en Iran, il est accusé de propagande à l’encontre du système islamique et de conspiration en vue de troubler la sécurité interne et externe du pays.
En dépit des pressions nationales et internationales, la République islamique d’Iran a lancé une nouvelle vague d’arrestation et de persécution d’enseignant(e)s et de militant(e)s du secteur de l’éducation. La recrudescence des persécutions d’enseignant(e)s vise à instaurer un climat de crainte et d’intimidation avant la rentrée scolaire en Iran, à la fin du mois de septembre.
Réaction internationale
Le Congrès mondial de l’Internationale de l’Education (IE), qui s’est tenu en juillet dernier à Ottawa, Canada, a adopté deux résolutions urgentes sur les droits des enseignant(e)s et a appelé à la solidarité envers les syndicalistes enseignant(e)s iranien(ne)s. Ces résolutions ont mis en lumière les difficultés rencontrées par les militant(e)s, dont M. Abdi qui s’est vu refuser son visa de sortie du territoire pour assister au 7e Congrès mondial et fut arrêté à la suite de cette démarche.
Outre l’adoption des résolutions susmentionnées, le Congrès mondial a fermement mandaté les dirigeant(e)s de l’IE d’organiser une mission en Iran.
A l’heure où une nouvelle année académique s’apprête à débuter, il est fondamental d’intensifier les pressions exercées sur le gouvernement iranien en vue de libérer tous les enseignant(e)s et militant(e)s syndicaux/ales incarcéré(e)s en Iran, et de mettre un terme aux persécutions d’enseignant(e)s et de militant(e)s du secteur de l’éducation dans le pays.