Lettonie: une journée de grève d’avertissement en vue d’augmenter les salaires et de restaurer le dialogue
Plus de 24.000 personnes des secteurs de l’éducation et des sciences ont participé à une grève d’avertissement d’une journée organisée par le Latvian Trade Union of Education and Science employees, le 27 novembre dernier.
La grève visait non seulement à afficher le mécontentement du syndicat vis-à-vis des changements mis en œuvre par le Ministère de l’Education et des Sciences au regard du nouveau système de rémunération des enseignant(e)s, mais également à mettre en lumière l’attitude négative adoptée par le gouvernement envers les sciences et l’enseignement supérieur, en ne dotant pas le secteur des fonds nécessaires et prévus par la loi.
Système de rémunération
Le modèle financier actuel reposant sur le principe « du financement suivant les élèves » a creusé les inégalités entre les salaires perçus par les enseignant(e)s travaillant en milieu rural et dans les écoles de petite taille, et les salaires perçus par les enseignant(e)s travaillant en zone urbaine, bien qu’ils assument les mêmes responsabilités.
Afin de réduire ces inégalités, il s’avérait crucial de mettre en place un nouveau système de rémunération pour les enseignant(e)s. Cependant, le modèle présenté par le ministère recelait de nombreuses lacunes dans bon nombre de domaines et risquait de mettre à mal tant la qualité de l’éducation que les conditions de travail des éducateurs/trices. Aux côtés de plusieurs partenaires sociaux, le Latvian Trade Union of Education and Science mployees(LIZDA) a dénoncé le point le plus dangereux et le plus inacceptable de ce nouveau modèle, à savoir la proposition de diminuer le salaire des enseignant(e)s exerçant dans les plus grandes écoles et d’augmenter celui des enseignant(e)s travaillant dans les plus petites.
Revendications
Malheureusement, le ministère n’a pas tenu compte des propositions formulées par le LIZDA et les autres partenaires sociaux en vue d’améliorer le système. Le dialogue social se trouve désormais dans une impasse, ce qui a conduit le LIZDA à mener cette action de grève d’une journée afin de défendre deux revendications:
1. Augmenter immédiatement le salaire de tout membre du personnel de l’éducation percevant un salaire bien trop insuffisant, notamment les enseignant(e)s de la petite enfance, le personnel de soutien et les enseignant(e)s des écoles en milieu rural, tout en continuant d’œuvrer au développement du système de rémunération.
2. Allouer 10 % des fonds, comme exigé par la loi, à l’enseignement supérieur et à la science.
Selon Inga Vanaga, Présidente du LIZDA, cette grève d’avertissement ne visait pas seulement à revendiquer un « salaire plus important pour les enseignantes et enseignants et les chercheuses et chercheurs, mais également à dénoncer l’attitude du gouvernement. Les autorités doivent se tenir à l’écoute des travailleuses et travailleurs des secteurs de l’éducation et de la science, et respecter leur investissement dans le développement de la société lettonne ».
Incertitude du gouvernement
Cette situation résulte du manque de fonds alloués à l’enseignement supérieur et aux sciences, comme demandé par le LIZDA, dans le budget national 2016 qui a été approuvé le 30 novembre dernier. On ignore toutefois de quelle façon s’effectuera la répartition du financement actuellement accordé pour les salaires des enseignant(e)s. Le 7 décembre, la Première ministre Laimdota Straujuma a annoncé sa démission, ce qui a entraîné la dissolution du gouvernement actuel. Par conséquent, il demeure difficile de déterminer si la ministre actuelle de l’Education et des Sciences, M?r?te Seile, restera à ses fonctions.
Que la ministre de l’Education et des Sciences reste ou non à son poste, le LIZDA espère pouvoir rétablir un dialogue constructif afin que les prochaines étapes de l’élaboration d’un nouveau système de rémunération équitable pour les enseignant(e)s soit non seulement bien pensé, mais également durable.