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Internationale de l'Education
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Les enseignant(e)s philippin(e)s se voient accorder une bien « maigre » augmentation salariale

Publié 13 janvier 2016 Mis à jour 14 janvier 2016

Aux Philippines, les éducateurs/trices ont vivement réagi face à l’adoption d’une loi leur accordant une augmentation salariale qu’ils/elles qualifient de « dérisoire » voire d’« insultante », alors que d’autres secteurs ont obtenu des augmentations bien plus élevées.

En vertu de la loi de 2015 sur l’uniformisation des salaires ( Salary Standardisation Law, SSL), les enseignant(e)s et les infirmiers/ères recevront une augmentation salariale de moins de 12 %, passant de 18.549 pesos philippins (PHP), soit 390 dollars américains (USD), par mois à 20.745 PHP (440 USD). Selon l’ Alliance of Concerned Teachers(ACT), ce montant équivaut seulement à une augmentation de 2.205 PHP (47 USD) et, une fois divisé en quatre tranches, ne revient qu’à près de 12 USD par an.

La loi SSL a été adoptée le 9 décembre 2015 avec 170 votes pour, contre cinq seulement.

Déception des syndicats

« Bien que nous nous réjouissions de l’amélioration apportée au salaire des enseignantes et enseignants, nous sommes déçus par cette maigre augmentation », a déclaré Francisca Castro, Secrétaire générale de l’ACT et membre du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Education. Et d’ajouter: « Il s’agit d’une petite victoire dans le cadre de notre lutte en faveur d’un salaire décent et adapté au coût de la vie, mais nous méritons bien plus. »

L’ACT s’était mobilisée en faveur d’un salaire mensuel minimum de 25.000 PHP (soit 530 USD) pour les enseignant(e)s, et de 16.000 PHP (soit 340 USD) pour le personnel de l’éducation non enseignant.

Le 17 décembre 2015, aux côtés d’autres fonctionnaires, l’ACT a organisé un grand rassemblement à Mendiola, un village de la capitale, Manille, où se trouve le palais présidentiel, afin de montrer au gouvernement son opposition ferme à cette augmentation de salaire « insultante ».

Appel au Sénat

Parallèlement, les enseignant(e)s des écoles publiques ont appelé les sénateurs/trices à se pencher sur une modification de la loi SSL de 2015.

Benjamin Valbuena, Président de l’ACT, a déclaré que les sénateurs/trices considéraient tou(te)s d’un même œil la campagne de lobbying menée auprès du Sénat. « On nous a annoncé que la loi SSL de 2015 serait adoptée sans la moindre modification, car telle était la volonté de Florencio Abad, ministre du Budget et de la Gestion et du Président Aquino », a souligné Benjamin Valbuena à l’occasion de la manifestation menée par les enseignant(e)s des écoles publiques devant le Sénat, le 9 décembre dernier.

Selon le syndicat, les sénateurs/trices ayant été élu(e)s par le peuple, ils devraient écouter la voix de la majorité plutôt que celle de Florencio Abad et du Président Aquino.

Laissé(e)s pour compte

Si beaucoup de choses ont évolué au fil des années, le salaire des enseignant(e)s des écoles publiques n’a cependant pas suivi le même rythme. D’après le syndicat, leur charge de travail a augmenté et leurs primes sont désormais fonction de leurs performances. En outre, ils/elles sont contraint(e)s d’adopter des méthodes d’enseignement innovantes sans toutefois bénéficier d’un financement du gouvernement. Les enseignant(e)s doivent également s’acquitter de tâches administratives considérables, telles que l’encodage du nom des étudiant(e)s sur le site Internet du Ministère de l’Education.

« C’est aux enseignantes et enseignants qu’incombent les responsabilités les plus importantes, et pourtant, l’écart de salaire par rapport aux hauts responsables du gouvernement est impressionnant », a déclaré Benjamin Valbuena. « La loi SSL de 2015 viendra creusera cet écart, créer des préjugés néfastes vis-à-vis du secteur de l’éducation et anéantir la possibilité d’améliorer la qualité déjà faible de l’éducation », a-t-il ajouté.