Kenya : Le dernier rapport des Nations Unies exprime des inquiétudes quant à la qualité de l’éducation et aux inégalités croissantes
La piètre qualité de l’éducation, combinée à l’augmentation du nombre des établissements scolaires privés et informels, fait partie des sujets évoqués dans le dernier rapport publié par le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies.
L’éducation au Kenya est soumise à un contrôle rigoureux suite à la publication, début février, d’un nouveau rapport du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies (CRC). Selon Olga Khazova, membre du Comité et Rapporteur pour le Kenya, l’augmentation incontrôlée du nombre de prestataires de services éducatifs privés est un sujet de préoccupation croissante dans la mesure où elle impacte directement la qualité de l’éducation. Ses questions sont reprises dans les « Observations finales » du Comité.
Le CRC s’est élevé, en particulier, contre « la médiocre qualité de l’éducation et l’augmentation rapide du nombre d’établissements scolaires privés et informels, notamment ceux que finance l’aide internationale au développement, et dont les prestations éducatives de qualité inférieure aggravent les inégalités. » Il a invité instamment le gouvernement kenyan à « garantir le droit à l’éducation gratuite et obligatoire pour tous, sans coûts directs ou induits, y compris pour les citoyens non-Kenyans, notamment les enfants réfugiés » et à « accorder la priorité à l’accès gratuit à une éducation primaire de qualité dans les écoles publiques au détriment des établissements privés et informels bon marché et réglementer et contrôler la qualité de l’éducation dispensée dans les écoles privées informelles comme le préconise la Convention. »
La publication du rapport coïncide avec les nombreuses actions entreprises au Kenya par l’Internationale de l’Education dans le but de freiner l’expansion de la privatisation et de la commercialisation de l’éducation et du milieu éducatif. Lors d’une visite récente à Nairobi, une délégation de l’IE a collaboré étroitement avec ses syndicats affiliés afin d’unir leurs efforts et de renforcer l’éducation publique gratuite.
« Le nouvel objectif de développement durable pour l’éducation est très clair : les gouvernements doivent assurer l’accès de tous, garçons et filles, à une éducation primaire et secondaire de qualité, gratuite et équitable, » a déclaré Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l’IE. « Ce rapport montre que, malgré les accords internationaux, nous devons poursuivre nos efforts pour mettre fin à la commercialisation de nos systèmes éducatifs. »
En réponse au rapport, le Secrétaire général du Kenya National Union of Teachers (KNUT), Wilson Sossion, a déclaré : « Ces dernières années, nous avons assisté à un soutien accru des autorités aux écoles privées, notamment aux sociétés multinationales privées qui viennent réaliser des bénéfices sur le dos des enfants pauvres du Kenya. » M. Sossion a réaffirmé que ces actions bafouent le droit à une éducation gratuite de qualité garantie par la constitution du Kenya comme par le droit international.