R.-U.: les enseignant(e)s suppléant(e)s, victimes de pratiques douteuses en matière de travail
Au Royaume-Uni, les enseignant(e)s suppléant(e)s ont fait part de préoccupations au sujet des pratiques de plus en plus douteuses utilisées par leurs organismes contractants qui se répercutent tant sur leurs conditions de travail que sur leur qualité de vie.
Les participant(e)s à une réunion d’enseignant(e)s suppléant(e)s, organisée par la National Association of Schoolmasters Union Women Teachers(NASUWT), membre de l’Internationale de l’Education (IE), à Birmingham le 12 mars, ont élevé la voix pour rappeler au Gouvernement qu’il lui incombe de veiller à ce que les agences privées d’enseignant(e)s suppléant(e)s fonctionnent conformément à la loi.
Les enseignant(e)s suppléant(e)s ont signalé qu’alors que les établissements scolaires paient à chaque fois des centaines de livres pour couvrir des cours individuels, les enseignant(e)s ne reçoivent qu’une infime fraction du montant versé aux agences privées.
Une intervention gouvernementale urgente s’impose
Selon un sondage électronique en temps réel des membres présent(e)s à la conférence, 94 pour cent des enseignant(e)s suppléant(e)s ont déclaré qu’ils/elles n’étaient pas convaincu(e)s que ce Gouvernement comprenne les besoins des enseignant(e)s ou ne leur accorde de la valeur, tandis qu’un nombre presque équivalent était d’avis qu’une règlementation plus rigoureuse des agences privées était urgente et indispensable.
Trois sur quatre (74 pour cent) enseignant(e)s suppléant(e)s ont indiqué qu’ils/elles censé(e)s signer des contrats douteux avec des sociétés à compartiments exemptes d’impôts et des sociétés offshore. En outre, 56 pour cent des enseignant(e)s suppléant(e)s ont déclaré qu’au cours des 12 derniers mois, leur travail avait eu des répercussions négatives sur leur santé.
Lors de son intervention à la conférence, Patrick Roach, Secrétaire général adjoint de la NASUWT et membre du Bureau exécutif de l’IE, a souligné qu’un grand nombre d’enseignant(e)s devenaient « suppléants en raison du manque de possibilités de travail flexible dans les écoles. Pourtant, de nombreux enseignants suppléants sont exploités et sont traités de manière injuste par certaines agences privées d’enseignants suppléants, des sociétés à compartiments et des écoles ».
Il a dénoncé le fait que l’on demandait à un grand nombre d’enseignant(e)s suppléant(e)s de signer des contrats douteux ou de renoncer à leurs droits légaux à un traitement paritaire prévus par la règlementation relative aux travailleuses/eurs d’agences intérimaires. « En cette période de crise de recrutement et de rétention des enseignantes et enseignants, le Gouvernement doit à présent prendre au sérieux les questions soulevées par les enseignants suppléants, qui constituent l’assise du système scolaire », a-t-il revendiqué, concluant qu’il était « tout simplement scandaleux qu’un nombre important d’enseignants suppléants soient considérés comme des professionnels de seconde catégorie et se voient refuser le droit à un traitement égal au travail ».