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Internationale de l'Education
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« Bombe à retardement »: les syndicats d'enseignants britanniques préoccupés par la chute du nombre des inscriptions dans les formations pour devenir enseignant(e)

Publié 19 avril 2016 Mis à jour 21 avril 2016

Les syndicats d'enseignants ont fait part de leurs fortes inquiétudes sur les derniers chiffres relatifs au nombre d’inscriptions dans les établissements de formation des enseignant(e)s publié par le service des admissions des Universités et des Collèges(Universities and Colleges Admissions Service), signalant que les charges de travail excessives ainsi que les bas salaires constituent des éléments qui dissuadent les diplômé(e)s à entrer dans cette profession.

NUT: baisse de 60 pour cent dans les demandes d’inscriptions

Le nombre de candidatures à la formation d’enseignant(e)s ainsi que celui dénotant un changement de carrière vers la profession enseignante a diminué de six pour cent l’an dernier, ce qui signifie que 3.000 diplômé(e)s de moins se sont inscrit(e)s dans les établissements de formation d’enseignant(e)s. Malgré cela, le nombre de candidat(e)s admis(e)s à des programmes de formation d’enseignant(e)s est passé de 23.700 à 25.300 soit une augmentation de 6,8 pour cent, étant donné que les universités ont sensiblement augmenté le taux d’admission.

Cela représente « un chiffre inquiétant et bien qu’il y ait eu davantage d’admissions dans les programmes de formation, le Gouvernement ne doit pas se dérober au besoin urgent de rendre la profession plus attrayante », a déclaré Kevin Courtney, Secrétaire général adjoint du National Union of Teachers(NUT). Il faisait référence aux derniers chiffres des demandes de formation, publiés le 14 avril par le service des admissions des Universités et des Collèges (sigle anglais UCAS), organisme britannique dont le rôle principal est de gérer le processus des demandes d’inscription pour le compte des Universités britanniques.

Alourdissement de la charge de travail

Ces derniers chiffres ne contribuent aucunement à rassurer les parents ou les chefs d’établissement que la crise actuelle de l’enseignement et du recrutement des enseignant(e)s est examinée avec attention, a déclaré Courtney. « La pénurie d’enseignantes et d’enseignants dans nos écoles a déjà d’énormes répercussions sur l’éducation des enfants », a-t-il déclaré. Les effectifs des classes augmentent et un grand nombre d’enseignantes et d’enseignants doivent enseigner des matières dans lesquelles ils ne sont pas spécialisés, a-t-il observé.

Selon un sondage récent mené par le NUT, la moitié des enseignant(e)s dans le secteur primaire (48 pour cent) et les chefs d’établissement (49 pour cent) ont déclaré qu’elles/ils songeaient à quitter l’enseignement. Parmi les enseignant(e)s du secteur secondaire, un taux alarmant de 61 pour cent s’affiche, quasiment les deux tiers de la profession. « On ne peut ignorer une telle bombe à retardement », a déclaré Courtney.

En se référant à la charge de travail, aux mesures punitives de responsabilité, aux changements désordonnés apportés aux programmes et aux évaluations comme étant les causes qui «  provoquent  cet exode des enseignantes et enseignants », il a déclaré que le salaire  des enseignant(e)s a chuté considérablement par rapport aux autres professions de niveau universitaire.

Selon Courtney, le Royaume-Uni a mal établi ses priorités et « au lieu de gaspiller des millions de livres sterling sur une académisation forcée dont  personne ne veut ou n’a besoin, la Ministre de l’Education devrait aborder les problèmes qui conduisent à une crise dans le recrutement des enseignantes et enseignants, ainsi que dans leur rétention, que son propre Gouvernement a créé ».

ATL: besoin d'un nombre approprié de demandes d’inscription dans les secteurs en pénurie

Nansi Elli, Secrétaire générale adjointe de l’ Association of teachers and Lecturers(ATL) a également reconnu que l’augmentation des candidatures ne sera peut-être pas suffisante pour compenser « les prévisions du nombre de formations d’enseignants antérieurement non atteintes » et l’« augmentation énorme du nombre d’étudiantes et étudiants ».

Ces chiffres ne répondent pas à la question de savoir s’il y a un nombre approprié de demandes de formation aux endroits requis, a-t-elle déclaré. Etant donné qu’un plafonnement du nombre de places dans certaines matières a été imposé, certains secteurs n’ont pu obtenir que 75 pour cent des candidats dont ils avaient désespérément besoin.

Ellis a souligné que les exigences locales doivent être respectées en déclarant qu’il fallait s’assurer qu’il y ait un nombre suffisant d’enseignant(e)s stagiaires dans les secteurs où il y a eu un recrutement constamment insuffisant pendant des années.

La dotation des établissements scolaires en enseignant(e)s devient « un problème critique pour de nombreuses écoles » et ces chiffres ne peuvent apporter aucune garantie que le nombre d’enseignant(e)s recruté(e)s est suffisant pour remédier à cette crise, a ajouté Ellis.

« Enseigner peut être un merveilleux métier mais il ne suffit pas juste de le dire, le Gouvernement doit reconnaître la crise du recrutement des enseignantes et enseignants, cesser de faire de celles et ceux qui mettent la situation en exergue des boucs émissaires et travailler avec le corps professionnel afin d’en faire une profession valorisante, attrayante et qui inspire confiance », a-t-elle souligné.

TES: politique de mêlée générale

Un article publié par le Times Education Supplement(TES) explique également que la révélation de ces chiffres fait suite à la polémique sur les places sur les dans les programmes de formation d’enseignant(e)s obtenues dans le cadre d’une politique de mêlée générale, annoncées par le National College for Teaching and Leadership en 2015. Les prestataires de formation avaient été informés qu’ils pouvaient recruter autant de stagiaires qu’ils le souhaitaient jusqu’à temps que la limite nationale dans chaque matière ait été atteinte. Cette politique a conduit certains prestataires de formation à clore le nombre de candidatures bien avant que les listes d’inscriptions aient complètes.

Vous trouverez l’article publié dans le TES ici