Renouveau syndical pour une négociation collective constructive et plus efficace
Dans le cadre de la 12e réunion du Réseau de recherche de l’Internationale de l’Education, les participant(e)s ont eu l’occasion d’examiner les nouveaux moyens permettant aux syndicats d’enseignants de définir les conditions de travail et d’apprentissage, élaborer et mettre en œuvre les politiques, et améliorer la formation et les compétences professionnelles.
« Changer les syndicats en périodes difficiles: études de cas internationales sur le renouveau syndical», tel était le thème de l’exposé présenté par Howard Stevenson(Université de Nottingham) lors de la réunion du Réseau de recherche de l’Internationale de l’Education, organisée le 12 mai dernier à Bruxelles, en Belgique. Reconnaissant l’ampleur des défis auxquels est confrontée la communauté éducative, il a déclaré que le recrutement, la rétention, l’implication et la mobilisation des effectifs demeuraient cruciaux pour les syndicats de l’éducation.
Le défi, a-t-il souligné, consiste à amener les membres à constituer une base militante, rappelant la distinction qu’il convient de faire entre des affiliés non connectés et des affiliés connectés, actifs et engagés.
Parmi les différentes stratégies adoptées par les syndicats, il a mentionné les partenariats entre employeurs et employés, l’action politique, la réforme des structures syndicales, la formation de coalitions et la solidarité internationale.
Afin de promouvoir ce qu’il appelle le « nouveau professionnalisme démocratique », il a avancé les trois idées suivantes: définir les conditions d’apprentissage et de travail, élaborer et mettre en œuvre les politiques, et améliorer la formation et les compétences professionnelles.
Etudes de cas
Stevenson s’est également penché sur trois études de cas, menées en Ecosse ( Educational Institute of Scotland), au Kenya ( Kenya National Union Teachers) et en Nouvelle-Zélande ( New Zealand Educational Institute-NZEI et Post Primary Teachers Association).
Le NZEI, a-t-il précisé, a délibérément choisi de former une organisation différente pour orienter les politiques et la négociation collective.
S’agissant du renouveau syndical, il a expliqué que les syndicats commençaient à s’organiser différemment, abandonnant progressivement la négociation collective centralisée au profit d’une nouvelle approche décentralisée.
Stevenson considère que les réformes syndicales doivent avoir pour principal objectif d’améliorer les moyens dont disposent les syndicats pour exercer leur influence, formuler leurs points de vue, définir leurs méthodes de travail et décider quelles sont les compétences professionnelles qui font de leur métier une profession à part entière.
Le dynamisme encourage l’engagement
« La négociation collective nécessite une organisation collective », a-t-il souligné avec insistance, avant d’ajouter: « Lorsqu’il existe une culture syndicale dynamique sur le lieu de travail, l’engagement envers les syndicats est davantage marqué; raison pour laquelle il importe de renforcer leur capacité à tous les échelons ».
En guise de conclusion, il a mis en lumière que le nouveau militantisme syndical tend aujourd’hui à ne plus s’appuyer sur un ensemble de structures, mais bien à s’exprimer au travers des réseaux - raison pour laquelle il importe de tenir compte de la place toujours plus importante qu’occupent les réseaux sociaux.