Etats-Unis: les enseignant(e)s apportent leur aide après le massacre d’Orlando
Les syndicats et les syndicats d’enseignants des Etats-Unis collaborent pour apporter soutien et ressources à la communauté d’Orlando après la fusillade survenue dans une boîte de nuit en juin.
L’ American Federation of Teachers(AFT), la Florida Education Association, la National Education Association(NEA), la Service Employees International Union et l’ American Federation of State, County and Municipal Employees ont uni leurs forces pour offrir une écoute psychologique aux membres, patients et familles frappés par le massacre du mois dernier, qui a tué 49 personnes. Ces organisations s’efforcent de réunir des ressources pour les parents et les enseignant(e)s afin d’aider les enfants à donner un sens aux événements.
« Nous avons le cœur brisé et nous sommes choqués par cette fusillade. Mais nous agissons et nous changeons les choses, pas simplement pour aider les victimes et leur famille, mais pour mettre en place un changement permanent », a déclaré Wendy Doromal, la Présidente de l’ Orange County Classroom Teachers Association, un affilié de l’AFT à Orlando, en Floride. « Alors que la question de la violence commise avec des armes à feu doit être réglée par un changement politique, nous devons nous rappeler que la justice sociale ne passe pas simplement par l’adoption de lois, mais aussi par l’éducation », a-t-elle ajouté.
Une action commune pour le bien public
« Nous collaborons avec l’Etat de Floride, nos frères et sœurs des syndicats locaux et les différents centres communautaires et organisations sans but lucratif de la région, ainsi qu’avec le bureau du maire afin d’élaborer un plan pour impliquer les enseignantes et les enseignants », a-t-elle dit. L’une des premières actions entreprises a été d’utiliser les réseaux sociaux pour lancer un appel aux dons de sang, indique-t-elle. Celle-ci a été tellement fructueuse que « des tas de gens se sont alignés autour du bâtiment », engendrant des queues de 15 heures pour donner du sang. Notre syndicat a lancé un appel pour apporter de l’eau et de la nourriture aux personnes qui attendaient.
Il a également demandé aux enseignant(e)s hispanophones d’aider à traduire pour les familles de victimes, étant donné que la plupart d’entre elles étaient des Latinos et qu’une grande partie de leurs proches ne parlaient pas anglais, a souligné Doromal.
Des conseillers(ères) psychologiques étaient également nécessaires, de sorte que « nous avons demandé à nos conseillères et conseillers scolaires et à notre personnel social de se rendre dans les centres où leurs compétences étaient nécessaires ».
Retour dans une école sûre
Doromal a déclaré que les enseignant(e)s s’efforcent maintenant de faire en sorte que les étudiant(e)s se sentent en sécurité en revenant à l’école, « parce que leur perception d’une communauté sûre a été ébranlée par ce qui s’est passé dans leur voisinage ».
Et d’ajouter: « Etant donné que les étudiantes et étudiants n’auront pas oublié ce qui s’est passé lorsque l’école va ouvrir, nous voulons nous assurer qu’il y aura des cours et qu’une attention leur sera accordée pour faire en sorte qu’ils se sentent en sécurité et qu’ils puissent s’impliquer réellement, par exemple en envoyant des lettres de remerciements au personnel hospitalier, aux policiers et aux pompiers ».
Elle a également répété que chaque école doit être inclusive et accueillir chaque étudiant(e). Le site de l’AFT Share my Lesson a publié des ressources précieuses. Lors de la récente Convention 2016 de l’AFT, le syndicat a adopté une recommandation sur la « Sécurité à l’école et [les] possibilités éducatives pour les élèves lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenres et en questionnement (LGBTQ)».
La NEA a également publié des ressources pour les étudiant(e)s, les éducateurs(trices) et les familles afin d’avoir des conversations utiles pour panser les plaies à la suite du massacre d’Orlando et d’autres tragédies nationales,et décidé de mettre en œuvre un plan d’action afin de prévenir des actes de discrimination et de violence visant des personnes perçues ou identifiées comme lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou en questionnement.
Influencer le changement: voter des décisions
De nombreuses questions transversales se posent, estime Doromal: l’égalité des personnes LGBTQ, la haine, la violence due aux armes à feu. Dans le climat politique actuel, « en tant qu’enseignantes et enseignants, nous nous efforçons de diriger nos communautés, d’influencer les décisions et d’appeler à voter pour élire des candidates et candidats qui œuvreront à faire de notre communauté un endroit sûr et aimant, dans lequel les écoles sont financées par des fonds publics », a-t-elle déclaré. « Nous poursuivons notre travail pour conclure des alliances sociales afin d’apporter des changements dans notre communauté, pour nos étudiantes et étudiants, pour un meilleur enseignement public… afin que chaque école dispose des outils et des ressources nécessaires pour que chaque étudiante et étudiant réussisse. »