Le voyage d’un universitaire colombien pour participer à une conférence internationale devient une véritable Odysée
Miguel Angel Beltrán, éminent professeur universitaire invité à prononcer une allocution thématique en lien avec la liberté d’expression à l’occasion de la conférence sur l’enseignement supérieur organisée par l’Internationale de l’Education au Ghana, a une fois de plus dû faire face aux discriminations politiques avant de pouvoir rejoindre sa destination.
Devant l’assemblée des participant(e)s réuni(e)s à Accra, au Ghana, à l’occasion de la 10e Conférence de l’Internationale de l’Education consacrée à l’enseignement post-secondaire, supérieur et la recherche, le professeur Beltrán a exprimé sa reconnaissance suite à l’« immense mouvement de solidarité » qui lui a permis de rejoindre sa destination et d’être présent à cet événement. Après avoir été interpellé lors de son transit à l’aéroport international du Panama et renvoyé à Bogotá, son lieu de départ, il est finalement parvenu à poursuivre son voyage pour prononcer son discours.
Surmonter les obstacles grâce à la solidarité internationale
Depuis 2009, Beltrán a séjourné à deux reprises en prison, condamné sur la base d’accusations fallacieuses. Il a finalement été acquitté après annulation de sa condamnation à huit ans de prison au début du mois de septembre par la Cour suprême de Colombie, jugeant illégales et non fondées les charges retenues contre lui.
Au cours de son allocution, Beltrán a déclaré: « Il est essentiel de se mobiliser au niveau mondial pour lutter contre les forces qui tentent de faire taire l’esprit critique ». Il a souligné l’importance de garantir l’autonomie des universités à l’heure où « la liberté d’expression est de plus en plus menacée ».
Il a rappelé aux affilié(e)s participant à la conférence l’importance cruciale de l’action syndicale et de la solidarité internationale. En guise d’exemple, il a expliqué que son propre syndicat, l’ASPU, affilié de l’IE en Colombie représentant l’enseignement supérieur, a lui aussi lancé une campagne de sensibilisation à l’importance de la liberté d’expression.
Debout, les participant(e)s ont ovationné Beltrán, avant de reconnaître que la solidarité internationale non seulement fonctionne, mais doit être considérée comme un instrument majeur.