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PISA : des propositions pertinentes pour l’équité, mais aucune déclaration cohérente pour les politiques en faveur des enseignant(e)s

Publié 6 décembre 2016 Mis à jour 16 décembre 2016

L’enquête PISA 2015 de l’OCDE comporte un certain nombre de propositions solides et constructives en ce qui concerne l’équité, les personnes défavorisées et la promotion de l’enseignement des sciences, mais n’adresse aucune recommandation cohérente concernant les politiques favorables au personnel enseignant.

« La dernière enquête PISA de l’OCDE affirme à de nombreuses reprises à quel point il importe pour les Etats de mettre en place des systèmes d’éducation publics solides et dynamiques », a déclaré Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l’Internationale de l’Education (IE), à l’occasion de la publication aujourd’hui du Programme International pour le suivi des acquis des élèves (PISA) par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ». Il ajoute : « Bon nombre de ses propositions en faveur de l’équité sont cruciales pour l’avenir de chaque jeune ».

Le Secrétaire général de l’IE a accueilli favorablement les propositions visant à renforcer le soutien aux enfants issus de la migration et de milieux défavorisés et demandant instamment à l’ensemble des gouvernements de les appuyer. Le rapport, poursuit van Leeuwen, condamne à juste titre les stéréotypes de genre en sciences, montrant à quel point les comportements sociaux vis-à-vis des filles et de la science peuvent freiner les ambitions. Les garçons issus de milieux socio-économiques défavorisés sont également les plus susceptibles de recommencer leurs années scolaires.

Le rapport indique que les élèves fréquentant les établissements scolaires privilégiés ont accès à des ressources et à du matériel de meilleure qualité, tandis que ceux/celles inscrit(e)s dans des écoles défavorisées n’ont droit qu’à un enseignement de plus courte durée et risquent davantage de devoir recommencer leur parcours scolaire, soulignant également la différence positive que peuvent apporter les ressources additionnelles ciblées à ces élèves. Les politiques positives destinées à soutenir la formation des jeunes issu(e)s de la migration peuvent considérablement améliorer le processus d’apprentissage des élèves, bien que les résultats scolaires de la majorité d’entre eux/elles soient plus faibles.

Van Leeuwen a cependant fait part de sa déception vis-à-vis des conclusions du rapport et du discours entourant l’utilisation des ressources destinées aux écoles. Soulignant que la voix des enseignant(e)s est largement ignorée dans cette édition de PISA, il précise : « L’augmentation des ressources publiques pour l’éducation n’a pas toujours abouti à de meilleurs résultats. Ceci entre en contradiction directe avec la nécessité de prévoir des ressources suffisantes. Les meilleur(e)s expert(e)s en matière de ressources, ce sont les enseignant(e)s. » Il est fait référence à maintes reprises aux dirigeant(e)s, alors que l’enquête des enseignant(e)s est à peine utilisée. Une opportunité manquée.

Bon nombre de systèmes scolaires sont dramatiquement sous-financés, déplore van Leeuwen, soulignant que les gouvernements devraient se tourner vers les enseignant(e)s s’ils veulent connaître les ressources dont ils/elles ont besoin et savoir comment les utiliser à bon escient.

L’Internationale de l’Education est fermement convaincue que l’OCDE doit se montrer prudente et ne pas promouvoir une dichotomie biaisée entre la nécessité de garantir des ressources suffisantes aux écoles et l’éducation de qualité. Cela contredit les propres propositions de l’OCDE en faveur de ressources ciblées pour les élèves migrant(e)s, l’éducation de la petite enfance, les élèves défavorisé(e), et l’équité en matière d’allocation des ressources. Pour l’IE, offrir des ressources suffisantes permet aux enseignant(e)s d’exercer leur profession, tandis que leur utilisation positive va de pair avec l’implication de la profession enseignante et des syndicats dans l’élaboration des politiques fondées et l’évaluation des effets des réformes éducatives.

L’OCDE insiste sur la priorité qui consiste à attirer et retenir des enseignant(e)s qualifié(e)s, tout en garantissant leur formation tout au long de leur carrière, mais semble néanmoins plus confuse que jamais lorsqu’il est question de la relation entre la taille des classes, les qualifications des enseignant(e)s et les résultats des élèves. L’organisation va une nouvelle fois à l’encontre de ses propres données lorsqu’elle affirme que, dans les écoles comportant des classes plus petites, les élèves déclarent que leurs enseignant(e)s peuvent davantage porter leur attention sur les besoins et les acquisitions de chaque élève en particulier, en offrant une aide individuelle aux élèves en difficulté et en modifiant la structure des cours si les élèves ont du mal à suivre. L’Internationale de l’Education déplore également la vision étriquée des systèmes éducatifs que véhicule l’OCDE, lorsqu’elle analyse les résultats des élèves de Shanghai ou de Singapour.

L’Internationale de l’Education se félicite clairement de l’insistance sur l’égalité et les élèves défavorisé(e)s, tout en saluant le fait que, pour la première fois, les enseignant(e)s du secteur public sont reconnu(e)s comme étant les meilleur(e)s du monde, obtenant de meilleurs résultats que leurs homologues du secteur privé lorsque l’on tient compte des données socio-économiques.  Toutefois, l’approche de l’équipe de rédaction manque de nuance en ce qui concerne l’impact positif des enseignant(e)s qualifié(e)s, des petites classes et des ressources adéquates sur l’éducation de qualité.

Afin de pouvoir procéder à une analyse plus approfondie de cette nouvelle publication, l’IE organise un webinaire pour les affilés dans les pays ayant participé à cette édition PISA 2015, le 14 décembre 2016 de 13h30 à 15h00 (GMT). L’objectif sera d’informer les affiliés des messages clés de PISA 2015 et de leur permettre de discuter des conclusions du rapport. Le Directeur général de PISA, Peter Adams, et son Conseiller principal, Michael Stevenson, participeront au webinaire et présenteront les principaux résultats de l’édition 2015.

Contact :

John Bangs, Internationale de l’Education : e-mail : [email protected] ou tél : +447879480056 ou +32473840732