Australie: à l’heure où le gouvernement s’apprête à opérer des coupes budgétaires, un appel à garantir le financement de l’éducation préscolaire
Les éducateurs/trices viennent de lancer une campagne afin d’exiger un financement durable de l’éducation préscolaire. En effet, ils considèrent que cette dernière revêt une importance capitale dans le développement de l’enfant, dans la mesure où elle leur confère les compétences sociales et éducatives indispensables à leur réussite scolaire.
Le 3 février, l’ Australian Education Union(AEU), un affilié de l’Internationale de l’Education, a donné le coup d’envoi de sa campagne baptisée « Protect Our Preschools »(« Protégez nos écoles maternelles »), et appelle ainsi le gouvernement fédéral à garantir un financement permanent de l’éducation préscolaire et à mettre un terme à l’incertitude qui frappe les parents ainsi que le personnel de l’éducation.
En Australie, plus de 95 pour cent des enfants de quatre ans suivent un programme financé par l’Etat de 15 heures par semaine en école maternelle. Toutefois, l’existence de ce programme est menacée, dans la mesure où les autorités publiques ne garantiront plus leur part de financement à partir de 2017. Cette situation a empêché les écoles maternelles d’envisager une alternative pour l’avenir, et met en péril l’emploi des éducateurs/trices.
Faire pression sur les autorités publiques
Tous les enfants méritent de bénéficier d’une éducation préscolaire de qualité afin d’être prêts à intégrer l’école, a déclaré la Présidente fédérale de l’AEU, Correna Haythorpe. La nouvelle campagne du syndicat est destinée à promouvoir les valeurs de l’éducation préscolaire et à accroître la pression sur le gouvernement fédéral afin de le contraindre à assurer un financement à long terme.
« Le ministre de l’Education, Simon Birmingham, n’a cessé de vanter les bienfaits de l’éducation préscolaire; il doit joindre le geste à la parole et garantir aux écoles maternelles la stabilité financière dont elles ont besoin », a-t-elle insisté.
L’AEU, ses membres et ses sympathisants ont déjà mené une campagne fructueuse à deux reprises pour demander l’accroissement du financement de l’éducation préscolaire, a-t-elle poursuivi. « Les augmentations de budget à court terme ne suffisent pas; nos enfants méritent de bénéficier d’une éducation préscolaire de qualité et les éducatrices et éducateurs méritent d’être rassurés quant à leur avenir. »
L’éducation préscolaire constitue la meilleure préparation à l’apprentissage tout au long de la vie
Par ailleurs, Haythorpe a mis en lumière les recherches démontrant que l’éducation préscolaire de qualité constitue la meilleure préparation à l’apprentissage tout au long de la vie, dans la mesure où elle prépare activement les enfants à intégrer l’école, tout en améliorant les résultats à long terme.
Par conséquent, elle s’interroge sur les raisons qui poussent le gouvernement fédéral à envisager la moindre coupe dans le financement de programmes qui procurent d’importants bénéfices pour les enfants. Chaque enfant mérite de prendre un bon départ en matière d’apprentissage et de pouvoir fréquenter l’école maternelle à raison de 15 heures par semaine, auprès d’un(e) enseignant(e) doté(e) d’une formation universitaire, a-t-elle assuré.
L’Australie accuse déjà un retard en matière de financement
Cette campagne se veut le porte-voix des parents et des éducateurs/trices afin de signifier au gouvernement Turnbull que tous les enfants méritent de bénéficier de 15 heures d’enseignement préscolaire.
A l’heure actuelle, l’Australie investit déjà bien moins dans l’éducation de la petite enfance que la moyenne des pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). En effet, cet investissement représente à peine 0,5 pour cent du produit intérieur brut (PIB), contre 0,8 pour cent pour la moyenne des pays de l’OCDE, a-t-elle conclu. Cette situation traduit un désaveu total à l’égard des recherches démontrant que l’éducation préscolaire constitue un moyen rentable d’améliorer les performances scolaires ».
