L'OMC: objet de toutes les attentions de l'IE
L'IE enverra une délégation de trois représentants à la Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (Hong Kong, 13-18 décembre). Thulas Nxesi, Eva-Lis Preisz et Elie Jouen poursuivront le lobbying de l'IE afin de protéger le secteur de l'éducation contre l'Accord général sur le commerce des services (AGCS).
En avril 2004, l'IE a rencontré des négociateurs de l'AGCS provenant de certains pays clé. Le profil des pays participants variait considérablement en fonction de leur engagement concernant l'AGCS dans le secteur de l'éducation et du niveau de libéralisation de leur système éducatif. Un premier groupe n'avait pas encore présenté d'offres d'engagements pour l'éducation: le Venezuela, le Chili, le Brésil, l'Inde, l'Afrique du Sud, la Malaisie et l'Indonésie.
Un autre groupe avait pris des engagements dans plusieurs sous-secteurs, essentiellement pour le secteur privé: l'Union européenne (enseignement primaire, secondaire, supérieur, éducation des adultes, uniquement pour les établissements financés par des fonds privés); les États-Unis (enseignement supérieur, éducation des adultes, autres); la Thaïlande (enseignement primaire, secondaire et éducation des adultes); le Mexique (enseignement primaire, secondaire, supérieur et formation continue) et le Rwanda (éducation des adultes).
L'IE a interrogé les différentes délégations sur les principes qui sous-tendent leurs négociations en matière d'éducation. Certaines délégations n'ont pas répondu, parce qu'elles n'y étaient pas autorisées (Indonésie) ou en raison du degré élevé de spécialisation de leur délégation (États-Unis).
Etat des lieux pour les services éducatifs
Les entretiens menés par l'IE ont débouché sur une série de conclusions quant au stade actuel des négociations dans le secteur de l'éducation.
Les pays en développement n'ont le plus souvent aucun intérêt direct concernant le secteur de l'éducation. Les plus industrialisés, comme l'UE, ont des visées concernant les domaines de l'enseignement à distance (mode 1), le recrutement de professeurs et de chercheurs (mode 4), ou dans la création de campus à l'étranger.
La plupart des pays en développement n'envisagent aucune offre dans le secteur de l'éducation. Certains adoptent ce point de vue en raison de principes idéologiques (les services publics ne peuvent pas être libéralisés; nous craignons que la privatisation soit encouragée) ou pour des raisons techniques (nous ne sommes pas prêts à libéraliser l'éducation; nous ne possédons pas une capacité de régulation suffisante dans ce secteur).
Les pays les moins avancés libéralisent leur secteur éducatif ou envisagent de le faire pour attirer des investissements et une expertise en vue de mettre en place un système d'enseignement supérieur de meilleure qualité; de créer des partenariats avec des universités étrangères et d'introduire la concurrence dans le secteur.
Certaines délégations n'étaient pas très au fait de l'impact que l'ouverture des services éducatifs au marché pourrait avoir sur leur système éducatif, comme la perte de capacité de planification des politiques, le remplacement du système éducatif national par un marché de l'éducation (Mexique). D'autres étaient conscients des risques, mais les minimisaient (Thaïlande).
Conférence de l'OMC à Hong Kong
Les organisations membres qui se rendent à la Conférence ministérielle de l'OMC sont invitées à participer à la réunion préparatoire du 11 décembre ainsi qu'à un événement public le 12 décembre*. Le 14 décembre, l'IE et l'ISP organiseront un atelier sur l'AGCS et les services publics.