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Résolution sur la migration internationale

Publié 25 juillet 2007 Mis à jour 9 décembre 2021

Le 5e Congrès mondial de l'Internationale de l'Éducation (IE), réuni à Berlin, en Allemagne, du 22 au 26 juillet 2007,

1. constate qu'un accroissement constant du phénomène migratoire caractérise le début du 21e siècle. Plusieurs agences de l'ONU, dont l'OIT et l'UNIFEM, ont décrit ce phénomène comme un élément essentiel du monde globalisé d'aujourd'hui ;

2. souligne que le phénomène migratoire dans un monde globalisé doit faire l'objet d'une politique claire de respect des droits humains, des droits du travail et des droits syndicaux des personnes qui émigrent, conformément aux instruments internationaux relatifs aux droits humains et aux droits du travail ;

3. affirme sa conviction que les migrant(e)s contribuent au développement aussi bien de leur pays d'origine que de leurs pays d'accueil ;

4. observe que la migration a un potentiel de stimulation des échanges culturels et économiques parmi les nations et de promotion de la paix et de la compréhension mutuelle, mais qu'elle peut également engendrer des situations difficiles, tant dans le pays d'origine que dans le pays d'accueil ;

5. note avec préoccupation la présence croissante de femmes et d'enfants dans ce type de migration internationale manipulée, ainsi que les graves conséquences susceptibles d'affecter leur santé physique et psychologique ;

6. note en outre que la migration mondiale implique le déplacement volontaire de femmes mais également la migration forcée de femmes et de filles en raison des conflits armés, de la pauvreté, des fermetures d'entreprises, de la violence liée au genre et du trafic d'êtres humains ;

7. condamne catégoriquement les pratiques des trafiquants de personnes qui exploitent les conditions de pauvreté et de précarité d'emploi de millions d'êtres humains partout dans le monde ;

8. est concerné par le statut des enfants issus de l'immigration, les difficultés et les risques auxquels ils doivent faire face, étant donné l'insuffisance de centres adéquats et le manque d'accès à l'éducation et en raison de leur vulnérabilité face aux abus et à l'exploitation sexuelle et commerciale ;

9. est en outre préoccupé par le fait que dans de nombreux pays, les enfants migrants se voient même refuser le droit à l'éducation ou bénéficient d'une éducation de qualité inférieure; 10. constate le nombre considérable de travailleurs/travailleuses de l'éducation de toutes les catégories qui viennent grossir les files de migrants, ce qui les oblige, dans de nombreux cas, à accepter des conditions de travail et des salaires inférieurs à ceux des professionnels de l'éducation dans les pays d'accueil ;

11. constate en outre que cette migration représente dans le même temps une importante fuite des cerveaux pour les pays en voie de développement qui les ont formés ;

12. reconnaît le rôle fondamental que doivent jouer les organisations syndicales dans la protection des droits humains, des droits du travail et du droit à l'éducation des migrant(e)s ;

13. reconnaît par ailleurs que les syndicats jouent un rôle-clé pour faciliter l'intégration des migrants dans la société des pays qui les accueillent ;

Au vu de ce qui precède, le 5e congrès de l'Internationale de l'Education

demande aux gouvernements de prendre des mesures effectives pour

14. ratifier et mettre pleinement en oeuvre toutes les conventions relatives aux droits fondamentaux du travail, parmi lesquelles les Conventions 97 et 143 de l'OIT sur la migration des travailleurs et de leur famille et la Convention de 1990 sur la Protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, ainsi que de garantir l'application des dispositions découlant des traités et accords internationaux concernant les droits des migrant(e)s ;

15. adopter une approche qui intègre les droits de la personne et de l'enfant et une perspective intégrant la dimension de genre pour gérer l'accroissement de la migration internationale ;

16. reconnaître, en réformant les lois et les politiques, que la féminisation accrue du processus de migration exige des actions concrètes pour protéger les droits du travail des travailleuses migrantes ;

17. prendre des mesures proactives en vue de promouvoir l'autonomisation des femmes lorsque les travailleuses migrantes de l'éducation sont intégrées dans la population active ;

18. renforcer et consolider la coopération bilatérale, régionale et mondiale afin d'établir des partenariats entre les pays d'accueil et d'origine et faire de la migration un élément moteur du développement ;

19. collaborer aux niveaux national, régional et international avec les organisations de la société civile et avec le mouvement syndical pour mettre en place des programmes et des services sensibles à la dimension de genre pour accroître la prise de conscience des droits des travailleuses immigrées, assurer l'accès à une assistance et à un soutien juridique aux victimes d'abus et garantir l'accès à l'éducation et à la formation ;

20. éliminer les préjugés ou la discrimination, y compris la discrimination basée sur le sexe, lorsqu'il s'agit de reconnaître les compétences et qualifications ;

demande instamment aux organisations membres de l'IE de

21. redoubler leurs efforts en faveur du droit à l'Éducation pour tous, sans aucune exclusion ou discrimination de quelque sorte que ce soit ;

22. demander la ratification et la mise en oeuvre intégrale des Conventions de l'OIT sur la Migration ;

23. mettre à l'agenda des syndicats un accent particulier sur la migration internationale dans le domaine de l'éducation, tout en considérant la dimension de genre ;

24. presser les gouvernements à respecter et à mettre en oeuvre les instruments internationaux de protection des travailleurs migrants ;

25. donner aux affiliés une formation sur la prise de conscience de la dimension de genre sur les questions relatives aux femmes et aux filles migrantes ;

26. de donner aux affiliés, une formation sur les risques d'exploitations sexuelles ;

27. recueillir des informations concernant la situation des travailleurs/travailleuses de l'éducation qui émigrent, leur accès aux droits syndicaux, leurs conditions de travail et de rémunération, ainsi que la formation continue ;

28. assurer une représentation syndicale et prévoir un dispositif d'adhésion ;

29. demander que les femmes et les filles de l'immigration aient accès à une éducation publique de qualité ;

prie l'Internationale de l'Éducation de

30. inclure dans son plaidoyer et ses activités de lobbying la dimension de genre de la migration internationale de tous les travailleurs de l'éducation ;

31. demander aux gouvernements d'adopter pour leur politique d'immigration une approche basée sur les droits et sensible à la dimension de genre ;

32. soutenir les organisations membres engagées dans la défense des droits des travailleurs immigrés, tant les femmes que les hommes ;

33. collecter des données pertinentes ventilées selon le sexe sur la migration internationale des travailleurs de l'éducation.