Déclaration du 6ième Congrès mondial sur Israel et la Palestine, sur la base de la Résolution de la CSI de 2010
La recherche d'une paix globale entre Israël et la Palestine, fondée sur la coexistence dans un contexte de sécurité de deux États souverains, indépendants et viables, réclame une attention et un soutien renouvelés de la communauté internationale, en tant que priorité urgente et de tout premier plan. Le Congrès affirme que la pleine application des Résolutions n°242 (1967), qui reconnaît les frontières de 1967, et n°338 (1973) du Conseil de sécurité des Nations Unies est fondamentale à l’instauration d’une paix juste et durable. Le Congrès reconnaît que les actions visant à résoudre la situation critique des réfugiés palestiniens, sur la base également des Résolutions pertinentes des Nations Unies, sont des éléments fondamentaux pour l’édification de relations pacifiques et constructives entre Israël et la Palestine, et leurs voisins. Le Congrès appelle en outre à la reconnaissance universelle du droit d'Israël et de la Palestine d'établir chacun un État pérenne et reconnu.
La poursuite de l'occupation de la Cisjordanie par Israël, la présence de colonies de peuplement israéliennes illégales, et leur impact sur la vie des Palestiniens, y compris leur accès à l'eau, ainsi que le siège de Gaza et de sa périphérie, imposent de lourdes contraintes au potentiel de développement économique et social de la Palestine. Ces circonstances constituent également des épreuves pour l'offre fondamentale d'éducation en Palestine. Le Congrès note par ailleurs qu'il est rapportéque chaque année des centaines d'enfants palestiniens sont détenus, maltraités et poursuivis devant les tribunaux comme des adultes - à la différence des enfants israéliens qui ne sont pas jugés sur le plan juridique comme des adultes avant l'âge de 18 ans -, en contradiction avec la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant.
Reconnaissant que la fin de la présence israélienne à Gaza est une étape importante vers la résolution du conflit, le Congrès réclame la levée du blocus sur Gaza et la cessation de la violence exercée par les deux parties, y compris la fin immédiate des attaques de rockets menées contre des villes israéliennes, conformément à la Résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies n°1860 (2009). Le Congrès reconnaît que les relations économiques avec les colonies de peuplement contribuent à soutenir leur existence, en violation du droit international.
Si chaque pays a le droit de défendre ses frontières reconnues, ainsi que la vie et le bien-être de sa population, la construction par le gouvernement israélien d'un mur de séparation conçu pour protéger les Israéliens contre des attentats-suicides terroristes est une intrusion majeure sur le territoire palestinien et enfreint le droit international, rendant la paix et la coexistence mutuelle plus difficiles à atteindre. Le Congrès appelle à la démolition du mur, en reconnaissant que la sécurité et le respect mutuels entre Israéliens et Palestiniens sont impératifs pour instaurer la paix. Il appelle Israël et la Syrie à conclure à un accord.
Le Congrès exhorte tant les Israéliens que les Palestiniens à renoncer à la violence et à s'engager dans des négociations directes, telles qu’établies dans la « feuille de route » lancée par les États-Unis, la Russie, les Nations Unies et l'Union européenne en 2002. Il reconnaît qu’un accord sur le statut de Jérusalem est essentiel pour résoudre le conflit, et souligne le besoin urgent et impératif de la communauté internationale de soutenir, par tous les moyens, la recherche d'une solution pacifique et juste.
Des centaines de milliers de travailleurs palestiniens ne peuvent pas trouver d’emploi dans les conditions en vigueur, suscitant un désespoir et une déception généralisés, et le Congrès réclame de toute urgence des actions visant à promouvoir des opportunités de travail décent pour ces travailleurs. Le Congrès engage l'IE à continuer de soutenir la consolidation de la coopération entre les mouvements syndicaux d'enseignants palestiniens et israéliens et appelle la communauté internationale à soutenir la reconstruction et le développement économiques en Palestine, notamment via le Fonds palestinien pour l’emploi et la protection sociale de l’OIT.
Il est convenu que l'IE appelle les dirigeants d'Israël et de l'Autorité palestinienne à entamer de bonne foi des négociations avec l'objectif de créer un État palestinien viable, de mettre fin à l'occupation israélienne des territoires occupés et de réaliser un accord de paix qui garantisse la sécurité, tant de la Palestine que d'Israël. Pour qu'un tel accord soit couronné de succès, ses détails ne peuvent être déterminés que par voie de négociation.
Il est convenu que l’IE appelle le syndicat général des enseignants palestiniens (GUPT) et le syndicat des enseignants israéliens (ITU) , à encourager leur gouvernement respectif à prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire les sources de conflit et faire cesser la violence entre Israël et la Palestine afin de préparer le terrain pour la négociation d’un accord.
Il est convenu que l'IE appelle toutes les organisations internationales d'enseignants à reconnaître que l'éducation est un droit fondamental de chaque enfant partout dans le monde et qu’elle crée un lien entre tous les peuples pour des vies meilleures et plus paisibles. Le Congrès rejette tout matériel pédagogique incitant à la haine raciale et ethnique.
Il est convenu que l’IE appelle ses membres et le mouvement syndical international à faire reconnaître publiquement que les perspectives de paix à long terme dépendront de la création d’un État palestinien viable.
Il est convenu que l'IE intensifiera les efforts de son Comité sur le Moyen-Orient pour amener des représentants de l'IE dans la région en vue de rencontrer leurs homologues israéliens et palestiniens et d'autres organisations œuvrant pour la paix et l'égalité dans le contexte d'une solution à deux États. Le Congrès appelle également l'IE à promouvoir l'éducation à la paix.