Questions relatives à la Région d'Asie-Pacifique
Résolution du 7e Congrès Mondial
Lutter contre les violations des droits humains et syndicaux dans la région Asie-Pacifique, et plus spécifiquement aux Fidji et au Cambodge.
Le 7e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE), réuni à Ottawa, au Canada, du 21 au 26 juillet 2015:
1. Constate que bon nombre d’organisations membres dans la région Asie-Pacifique ne jouissent pas de leurs droits syndicaux. Elles ne sont pas autorisées à mener leurs activités syndicales, ni à participer à la négociation collective. On observe une hausse du nombre de gouvernements qui violent les droits syndicaux et ne respectent pas la législation du travail.
2. Rappelle que, selon les chiffres de la Confédération syndicale internationale, pour la seule année 2012, plus de 17 syndicalistes ont été tué(e)s, 66 ont reçu des menaces de mort, 191 ont été placé(e)s en détention, 2.694 ont fait l’objet d’arrestations, 693 ont été victimes de blessures et 3.462 ont été licencié(e)s dans la région.
3. Note que:
a. Les gouvernements du Cambodge, de la Corée du Sud et des Fidji se livrent au harcèlement, à l’intimidation et à la radiation des organisations d’enseignants, sans aucune justification. Au Bangladesh, au Népal, au Pakistan, aux Philippines, au Sri Lanka et en Thaïlande, il est difficile pour les syndicats et les organisations d’enseignants de défendre les droits du personnel enseignant.
b. De nouvelles restrictions ont été imposées à l’exercice des droits syndicaux aux Fidji, après les élections de septembre 2014. En vertu d’une décision du gouvernement, toutes les élections syndicales sont désormais contrôlées et coordonnées par le Bureau des élections des Fidji (Fiji Election Office). Les syndicats ne sont plus représentés dans le cadre des consultations avec les employeurs, quelles que soient les questions à débattre. Un grand nombre d’enseignant(e)s ont été licencié(e)s en l’absence de toute procédure légale.
c. Cela fait cinq ans maintenant que le Gouvernement cambodgien refuse inlassablement de respecter et d’appliquer les recommandations qui lui ont été adressées par le Comité d’experts de l’Organisation internationale du Travail (OIT) concernant l’application des conventions et autres recommandations de l’organisation. Le gouvernement continue de harceler et d’intimider l’organisation membre de l’IE – Cambodian Independent Teachers’ Association – qui a introduit une plainte auprès de l’OIT.
4. Considérant que le respect des droits humains et syndicaux est une condition essentielle à la création d’une société juste et équitable, et que la liberté syndicale est d’une importance cruciale dans la défense des droits, le 7e Congrès mondial:
5. Exhorte l’IE à consolider le mouvement de solidarité contre la violation des droits dans la région Asie-Pacifique et, plus spécifiquement, à poursuivre la dénonciation de la situation au Cambodge et aux Fidji auprès de l’OIT et des autres instances compétentes;
6. Appelle les organisations membres de l’IE à faire pression sur leurs gouvernements respectifs et sur les autorités fidjiennes et cambodgiennes afin de faire respecter les droits humains et syndicaux; et
7. Prie instamment les organisations membres de l’IE de continuer à soutenir sans réserve les « Appels d’action urgente » lancés en faveur des organisations membres dans la région Asie-Pacifique.