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Etats-Unis: un colloque international place les enseignant(e)s au cœur du développement des programmes scolaires

Publié 6 avril 2017 Mis à jour 11 avril 2017

Le 5 avril, des expert(e)s internationaux/ales dans le domaine de l’éducation, mais aussi des enseignant(e)s et des responsables politiques se sont réuni(e)s afin d’évoquer les moyens à mettre en œuvre pour améliorer la qualité de l’éducation en s’appuyant sur une amélioration des programmes scolaires, sur des compétences actuelles et futures ciblées, et sur un cadre d’apprentissage élargi.

Organisé par le Centre pour l’éducation universelle (CEU) de la Brookings Institution, à Washington, aux Etats-Unis, ce colloque s’est tenu à l’occasion de la publication d’un rapport révélant qu’aux quatre coins du monde, les étudiant(e)s sortent du milieu scolaire sans disposer de compétences suffisantes.

Face à cette situation, le CEU a coordonné une série d’études de cas visant à examiner le contenu des programmes d’enseignement nationaux. Ce projet, dont l’objectif était d’évaluer la pertinence des programmes et la marge d’amélioration, était directement dirigé par des syndicats d’enseignants locaux et coorganisé par l’Internationale de l’Education (IE). Le colloque fut l’occasion pour les participant(e)s d’identifier, à partir des études de cas par pays, des exemples de bonnes pratiques, et de profiter de recommandations d’amélioration.

Rapports nationaux

Un nouveau rapport, « Compétences requises dans un monde en évolution.Perspectives nationales et mouvement global » ( Skills for a Changing World. National Perspectives and the Global Movement), fut également présenté lors de cet événement. Ce rapport expose les tendances actuelles aux niveaux mondial, régional et national, vers la reconnaissance d’un élargissement des compétences au sein des systèmes éducatifs. Il comporte également des synthèses d’études de cas réalisées au Kenya, au Mexique, aux Philippines et en Afrique du Sud.

Importance du rôle des enseignant(e)s

Les représentant(e)s de l’IE ont souligné la nécessité d’associer les écoles aux politiques, à travers un dialogue plus constructif et une collecte des données efficace. Martin Henry, Coordinateur Recherche de l’IE, a mis en lumière l’importance d’inclure l’éducation de qualité et d’impliquer les enseignant(e)s dans le débat sur l’élaboration des programmes. Il a également insisté sur le fait que le professionnalisme des enseignant(e)s ne pouvait être façonné qu’en collaboration avec des spécialistes sur le terrain, et fut rejoint dans ses propos par Daniel Hernández, du ministère mexicain de l’Education. L’universitaire norvégien Sten Ludwigsen a lui aussi rappelé l’importance du rôle des enseignant(e)s dans l’amélioration de l’éducation. Christopher Yalukanda du Zambia National Union of Teachers(ZNUT) a présenté le projet qu’il a développé pour les écoles primaires, tandis qu’Hesbon Otieno a exposé le projet développé au Kenya pour les écoles secondaires. Par ailleurs, Christopher Yalukanda est intervenu dans le cadre d’une table ronde, au cours de laquelle il a rappelé combien il était important de ne pas prendre à défaut les enseignant(e)s en les tenant responsables des problèmes découlant d’un manque de moyens. Au contraire, il a plutôt préconisé de travailler main dans la main avec les enseignant(e)s dans le but d’améliorer l’expérience éducative des étudiant(e)s.

Obstacles

Cependant, les enquêtes menées par l’IE auprès des enseignant(e)s ont révélé que la capacité de ces derniers à opérer un changement positif dans l’éducation se trouve entravée par différents facteurs, notamment un développement professionnel continu insuffisant, des effectifs par classe beaucoup trop élevés, avec plus de 50 étudiant(e)s par classe, des enseignant(e)s peu formé(e)s, et un manque de moyens au niveau des écoles pour financer des ateliers ou des bibliothèques. Les études ont également mis en lumière la difficulté d’accès aux ressources numériques, et ce, malgré les efforts des gouvernements du Kenya et de la Zambie en la matière.

Les enquêtes de l’IE menées auprès des enseignant(e)s au Kenya et en Zambie ont permis de mettre en évidence la nature des ressources matérielles disponibles sur le terrain, un paramètre qui selon Martin Henry n’est pas souvent pris en compte dans le cadre des politiques. Elles ont également permis d’insister sur le fait que des améliorations durables en matière d’éducation, permettant notamment d’élargir les compétences et le cadre d’apprentissage des élèves des pays en développement, ne pourront être mises en œuvre sans surmonter ces obstacles et sans offrir aux enseignant(e)s des possibilités de formation, un soutien, et sans créer des réseaux, afin qu’ils puissent œuvrer au développement du bien-être et de l’éducation des étudiant(e)s.