Royaume-Uni: l'écart entre étudiant(e)s doit être réduit pour obtenir une éducation de qualité pour tou(te)s
Les syndicats de l'éducation ont réagi au dernier rapport sur les progrès réalisés par le gouvernement du Royaume-Uni pour réduire l'écart entre les étudiant(e)s, exigeant que les autorités publiques mettent fin aux mesures d'austérité et augmentent les investissements dans le système éducatif.
NASUWT: les enfants ne peuvent pas se permettre d'attendre trois générations pour combler l'écart entre les étudiant(e)s
« Les résultats de ce rapport ne sont malheureusement guère surprenants », a déclaré Chris Keates, la Secrétaire générale de la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers(NASUWT), commentant le rapport de l'Institut de politique de l'éducation ( Education Policy Institute-EPI), Réduire l’écart? Tendances en matière de niveaux et désavantages scolaires ( Closing the Gap? Trends in Educational Attainment and Disadvantage) au sujet des progrès réalisés par le gouvernement pour réduire l'écart entre les étudiant(e)s. Le rapport a été publié le 3 août.
Elle a expliqué que les facteurs courants parmi les étudiant(e)s en retard sur leurs pairs comprennent la pauvreté infantile, les logements insécurisés, une santé physique et mentale médiocre au sein des familles et l'insécurité de l'emploi. Tous ces facteurs ont connu une augmentation en raison du programme d'austérité du gouvernement et des réformes de l’aide sociale.
Notant que « les écoles s'efforcent de faire le meilleur pour tous les enfants à qui elles apportent un enseignement, mais que les écoles ne peuvent pas s'attaquer à ces problèmes sociaux et briser l'écart qu'entraînent les réductions apportées à des services plus vastes et à un soutien de base duquel dépendent de nombreuses familles et qui contribuent à fournir aux enfants la stabilité dont ils ont besoin pour se concentrer sur leur apprentissage et leur réalisation à l'école », elle a déploré que la tâche des écoles pour combler l’écart soit encore plus difficile lorsque l'offre en enseignant(e)s est en crise « à la suite des attaques portant sur le salaire des enseignants, leurs conditions de travail et leur professionnalisme ».
Elle a ajouté que les enfants ne peuvent pas se permettre d'attendre les trois générations nécessaires pour combler l'écart entre les étudiant(e)s selon ce rapport et sur base des tendances actuelles, et a exhorté le gouvernement à prendre des « mesures efficaces » dans les domaines de l'éducation, de la santé, du logement et de l'économie pour s'attaquer aux causes profondes des désavantages et de la pauvreté, qui sont des «inhibiteurs clés de la progression de l'éducation ».
NUT: un investissement approprié et des interventions adéquates du gouvernement sont nécessaires
La Secrétaire Générale adjointe du National Union of Teachers(NUT) Avis Gilmore a également insisté sur le fait que ce rapport forme une « sombre mise en garde au gouvernement: si des investissements et des interventions adéquates ne sont pas mis en place, l'écart entre les étudiants défavorisés et leurs pairs perdurera », et que « en tant que société, nous ne pouvons pas attendre 50 ans avant que tous les enfants et tous les jeunes ne s’accomplissent au meilleur de leurs capacités. »
Les autorités locales et les écoles sont privées de liquidités, ce qui a entraîné la fermeture ou la réduction de nombreux services de soutien essentiels pour les étudiants les plus démunis, a-t-elle déclaré, critiquant le fait que le Gouvernement ait concentré son attention sur les académies et les écoles gratuites afin d'améliorer le niveau de réussite des enfants, alors que « clairement cela n'a jamais été et ne sera jamais la panacée pour l'équité dans l'éducation ».
Estimant qu’il est de la responsabilité du Gouvernement de s'assurer que les familles ont des emplois, des foyers et les moyens de manger, c'est-à-dire les conditions préalables à l'apprentissage des enfants, Avis Gilmore a insisté pour qu’il garantisse également que les écoles bénéficient des financements et des ressources adéquats et soient dotées d'un nombre suffisant d'enseignant(e)s qualifié(e)s.
Elle a continué en exprimant sa conviction dans le fait qu’il faut faire confiance aux écoles pour qu’elles collaborent afin d’éviter de se concurrencer et que le partage des meilleures pratiques entre toutes les écoles fonctionne, et a appelé à mettre fin à « la honteuse crise du financement dans les écoles et les autorités locales qui entrave sérieusement le progrès de nos enfants et de nos jeunes ».