Soutenir le mouvement en faveur d’une approche holistique de l’enfant
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Il y a cinq ans, à cette même époque de l’été, un groupe de 13 éducateurs/trices publiait un article d’opinion dans le Huffington Post, appelant à une approche plus humaniste de l’éducation. Cet article intitulé In Support of the Whole Childs’ouvre sur le constat suivant:
Dans ce pays, nous sommes à la croisée des chemins en ce qui concerne la voie qu’empruntera l’enseignement public dans les prochaines décennies. Devons-nous nous intéresser en priorité à un programme scolaire centré essentiellement sur une poignée de matières principales ou devons-nous étudier les moyens permettant à l’enseignement public de développer tous les aspects de l’enfant, pour son propre bénéfice et celui de l’ensemble de la société? Devons-nous accorder la priorité à la préparation des tests plutôt qu’à l’éducation de nos enfants, aux résultats obtenus plutôt qu’au développement d’approches plus holistiques pour mesurer les compétences des étudiants? Ces questions sont au cœur du débat actuel sur l’avenir de l’enseignement public en Amérique.
Au cours de ces cinq dernières années, cet appel en faveur d’une éducation plus humaniste et plus holistique n’a cessé de gagner en importance, si bien qu’il doit être considéré aujourd’hui comme un véritable mouvement. Né à Washington, cet appel s’est fait entendre à Boston, San Francisco et, plus récemment, à Paris, à Bruxelles, en Nouvelle-Galles du Sud et à Singapour.
Dans un grand nombre de régions du monde, ce mouvement est emmené par des professionnel(le)s de l’encadrement pédagogique qui, souvent, servent de lien entre l’école et les communautés pour tout ce qui concerne la santé, la nutrition, la sécurité, les transports et le parascolaire. Comme la souligné dans son discours de remerciement Doreen McGuire-Grigg,élue Professionnelle du soutien à l’éducation de l’année en 2016 par la National Education Association, aux Etats-Unis: « Nous sommes souvent l’arme secrète de la communauté scolaire. Nous envisageons l’enfant dans sa dimension holistique, nous tenons compte de ces victoires, mais aussi des défis qu’il rencontre. »
Paris:
Les compétences au service du progrès social: le pouvoir des compétences socio-affectives- OCDE
Quelles sont les compétences qui stimulent le bien-être et le progrès social? Des responsables politiques, dont 11 ministres et vice-ministres de l’Education [...] ont unanimement reconnu la nécessité de développer l’enfant dans son ensemble et de lui donner un éventail équilibré de compétences cognitives, sociales et affectives pour qu’il puisse mieux affronter les défis du XXIe siècle. Les parents, les enseignants et les employeurs savent que les enfants qui sont doués, motivés et tenaces et qui ont l’esprit d’équipe sont plus susceptibles de traverser les orages de la vie, de faire une belle carrière et de réussir dans la vie.
Bruxelles:
Déclaration portant sur l’Objectif de développement durable (ODD) 4 consacré à l’éducation de qualité- Internationale de l’Education et ASCD
Les ODD sont le reflet d’un consensus mondial établi au début de ce siècle, stipulant que l’éducation est un droit humain et un bien public déterminant pour la santé et l’avenir de notre planète. Mais nous évoluons dans un monde où se multiplient les défis d’envergure: huit millions d’étudiant(e)s vivent dans des zones de conflits, n’ont plus de foyer ou ne sont pas scolarisés suite aux guerres ou au refus des gouvernements de respecter leurs engagements financiers en faveur de l’éducation et, en particulier, des citoyen(ne)s les plus pauvres. Les défenseurs/euses de l’éducation ont la responsabilité de promouvoir les politiques qui visent à intégrer les écoles, les communautés et les nations à un système qui encourage le développement holistique de l’enfant et garantit que chaque étudiant(e) sera en bonne santé, en sécurité, motivé, encadré et mis à l’épreuve.
Nouvelle-Galles du Sud :
Eduquer l’enfant dans sa dimension holistique, gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud, service Education
L’éducation change la donne pour chaque enfant de notre école. Elle est une passerelle vers le succès et les opportunités, tout en apportant une contribution cruciale à la réussite dans la vie. Nous savons qu’une éducation scolaire de qualité – en particulier lorsque cette dernière conduit aux études supérieures – se traduit par des salaires plus élevés, une meilleure santé, une citoyenneté active et une satisfaction générale dans la vie. En notre qualité d’éducateurs et d’éducatrices, nous accordons, à juste titre, la priorité à la lecture, à l’écriture et au calcul, mais nous savons également que d’autres facteurs intangibles ont une influence sur les résultats des élèves. Nous savons que l’expérience scolaire ne consiste pas uniquement à réussir un parcours académique et qu’il convient de veiller tout autant au bien-être de l’enfant dans sa dimension holistique. Et nous savons aussi que la capacité à nouer des relations constructives, à vivre en bonne santé et à gagner l’estime de soi permet aux élèves de mieux apprécier l’école et d’obtenir de meilleurs résultats durant leurs études.
Singapour:
Pourquoi un pays aussi performant que Singapour souhaite plus que des diplômes- BBC News
Soucieuses de mettre davantage en avant l’importance des valeurs, les politiques du gouvernement s’éloignent progressivement de cette obsession malsaine qui pousse parents et étudiants à ne viser que l’obtention de diplômes ou l’accès aux établissements scolaires les plus performants. Les écoles, en particulier les premières années de l’enseignement élémentaire, ont été encouragées à ne plus soumettre leurs étudiants aux évaluations normalisées et à se concentrer en priorité sur le développement holistique de l’enfant. « Fiches de caractère » et « Journaux de réflexion » sont devenus des outils essentiels dans bon nombre d’écoles primaires, permettant aux parents de suivre la progression sociale et développementale de leurs enfants.
Nous, les éducateurs et les éducatrices, sommes invité(e)s à redéfinir la raison d’être de notre système d’éducation. Notre système doit inviter à une réflexion sur notre propre existence. Pourquoi avons-nous un système d’éducation et quels sont les objectifs que nous souhaitons atteindre via ce dernier ? Peut-être convient-il de commencer, comme nous l’avions mentionné en 2012, par poser la question suivante:
Aussi le vrai débat devrait-il être: quel objectif souhaitons-nous atteindre à partir de notre système d’enseignement public ? [...] Ironiquement, le point de départ pour définir cet objectif, quelle que soit la voie que nous choisissons de suivre, devrait être cette même question: comment souhaitons-nous voir nos enfants lorsqu’ils auront atteint l’âge de 25 ans? [...] La question fondamentale est de savoir à quoi ils ressembleront. Seront-ils heureux, en bonne santé, engagés, enthousiastes, passionnés ? Seront-ils des citoyens actifs ou marginaux? Seront-ils des adultes prêts à affronter le monde ou alors des individus sans avenir? C es questions doivent nous engager à faire un pas en arrière afin de pouvoir créer un cadre pour nos étudiants et travailler ensemble pour y arriver [...]. En résumé, nous devons nous intéresser à l’enfant dans sa dimension holistique [...].
Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.