Une évaluation supplémentaire, consacrée à la collaboration, permet d’ajouter une nouvelle perspective aux résultats du PISA
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L'apprentissage se déroule souvent en collaboration. Les implications de cette situation pour la performance des étudiant(e)s font l'objet du dernier ajout de l'étude PISA à la compréhension de ce qui fait une éducation de qualité.
Une nouvelle facette de l’apprentissage
Les résultats PISA 2015 déjà existants ont été enrichis d’un nouveau volume, le cinquième de la série, consacré à la Résolution de problèmes collaborative. Publiée aujourd'hui, le 21 novembre, la résolution de problèmes collaborative était une évaluation facultative supplémentaire introduite pour la première fois lors de PISA 2015. Cinquante-sept pays l'ont adoptée comme évaluation supplémentaire, et les résultats de cinquante et un d’entre eux ont été analysés et intégrés dans le rapport.
PISA 2015 définit la résolution de problèmes collaborative comme« la capacité d'un individu de s'engager efficacement dans un processus par lequel deux agents ou plus tentent de résoudre un problème en partageant la compréhension et la volonté requises pour parvenir à une solution, et en mettant en commun leurs connaissances, leurs compétences et leurs efforts pour atteindre cet objectif. »
Humains et ordinateurs
Si dans l'évaluation PISA, un des agents est l'étudiant(e) dont la performance est en cours d'évaluation, tous les autres agents sont des simulations informatisées. Selon l'Université du Luxembourg, une évaluation informatisée permet de mesurer avec précision la capacité des étudiant(e)s à collaborer avec d'autres humains. L'Université a comparé des collaborateurs humains/informatiques dans les évaluations avec des collaborateurs humains/humains dans la même situation. Elle a constaté que cette évaluation informatisée était « un prédicteur modérément bon de la performance (des étudiants) dans les unités de collaboration face à face avec un autre humain».
Evaluation par la communauté éducativeLa communauté éducative a salué ce nouveau volume, soulignant que « enseigner et encourager les étudiants à collaborer les uns avec les autres est au cœur de la vie de très nombreuses écoles », selon une première évaluation de l’Internationale de l’Education (IE), la fédération syndicale mondiale représentant les enseignant(e)s.
Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'IE, a souligné qu'une évaluation qui contredit les tests punitifs utilisant une approche descendante sur les étudiant(e)s individuel(le)s imposés par certains gouvernements aux écoles devrait être la bienvenue. «Chaque enseignant sait que les étudiants prospèrent dans leurs écoles, non pas isolément, mais en compagnie de leurs pairs. Les étudiants apprennent les uns des autres à l'intérieur et à l'extérieur des salles de classe. Une telle évaluation devrait également aider à réfuter l'utilisation des résultats des tests individuels des étudiants pour évaluer les écoles et les enseignants. »
Résultats clés
L'IE considère qu'un certain nombre de résultats sont intéressants à des fins politiques. PISA trouve que les filles surpassent les garçons dans la résolution de problèmes en collaboration. Les garçons préfèrent le travail d'équipe alors que les filles ont tendance à valoriser davantage les relations.
De plus, les attitudes envers la collaboration sont plus positives lorsque les étudiant(e)s suivent plus de cours d'éducation physique par semaine. Les résultats révèlent également que l'utilisation de jeux vidéo nuit à la résolution de problèmes collaborative.
Inquiétudes au sujet de la méthode
La décision de l'OCDE de remplacer un(e) étudiant(e) humain par un agent informatique dans une situation de collaboration a été signalée comme une source de préoccupation. Malgré le fait que dans un monde de plus en plus numérisé, la collaboration des personnes avec des agents informatiques est une tendance croissante, l'IE considère que l'interaction interhumaine reste la pierre angulaire du processus d'apprentissage. Par conséquent, la valeur à tirer de ces évaluations devrait être considérée en tenant compte de la nature limitée de ces dernières, conclut la déclaration.
Un webinaire organisé par l'OCDE au sujet de ces nouvelles conclusions sera organisé aujourd'hui, le 21 novembre, à 16h, heure de Paris, et est accessible via ce lien.
Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.