Le Directeur général de l’OIT dénonce une « nouvelle brutalité »
« Nous sommes entrés dans une période marquée par une nouvelle brutalité », a déclaré le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail Guy Ryder aux délégués du 5e Congrès mondial d’UNI le 19 juin à Liverpool.
« Nous sommes à une époque où il est acceptable de déshumaniser ceux qui sont rejetés, ceux qui sont marginalisés, ceux qui sont différents ou ceux qui pensent autrement. Cette situation renvoie à la brutalité des années 30. Nous n’avons ainsi aucune excuse, en premier lieu au sein du mouvement syndical international, pour ne pas retenir les leçons, pour ne pas tirer les enseignements du passé et pour ne pas agir en consequence. »
Ryder a remarqué que le discours politique actuel ayant trait à la vie publique prenait une direction qui n’aurait pas été acceptée il y a quelques années seulement. « Nous vivons à une époque où le fait de dire la vérité en politique semble facultatif: si les faits ne sont pas accommodants, il suffit de les ignorer ou mieux encore de les modifier. Où le paiement des impôts par les entreprises semble également facultatif, s’ils sont trop élevés ici, il suffit de les payer ailleurs ou pas du tout. Où les dures réalités de l’exclusion se traduisent par le renvoi de réfugiés désespérés à leur sort en mer et à la séparation des jeunes enfants et de leurs parents aux frontières en raison de l’absence des papiers demandés. Où l’extraordinaire opulence de quelques-uns coexiste avec le dénuement et la pauvreté croissants du plus grand nombre ».
« L’histoire fournit l’argument le plus convaincant quant au rôle des syndicats comme meilleurs agents de changement positif », a déclaré le directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT). « Si le mouvement syndical et ses alliés ne se mobilisent pas pour prendre les mesures nécessaires afin de façonner l’avenir du travail que nous voulons et dont le monde a besoin, alors cet avenir sera dicté par l’agenda de la nouvelle brutalité, un agenda n’accordant aucune place aux droits du travail, à l’inclusion, à la justice sociale, au développement durable et à la démocratie elle-même ».
L’intégralité du discours (en anglais) du directeur général de l’OIT Guy Ryder au 5e Congrès mondial d’UNI peut être consultée ci-dessous.