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Argentine : les enseignant(e)s sont victimes de torture et de menaces

Publié 13 septembre 2018 Mis à jour 24 septembre 2018

L'Internationale de l'Éducation condamne fermement l'attaque d'une enseignante en République argentine.

Dans l'après-midi du 12 septembre 2018, Roberto Baradel, secrétaire général adjoint de CTERA, une organisation affiliée à l'IE, adénoncé l'enlèvement et les actes de torture à l’encontre de Corina De Bonis, une enseignante de la ville de Moreno, dans la province de Buenos Aires. L'enseignante a été enlevée par un groupe d’inconnus etimmédiatement torturée à l’aide d’un outil pointu avec lequel ils ont inscrit un message d'intimidation sur son abdomen. Corina travaille au CEC 801, centre qui depuis plus d'un mois n'assure pas de cours en raison du manque de sécurité des infrastructures pour accueillir les élèves.

Avec un groupe de mères et de collègues du corps enseignant, Corina a organisé une soupe populaire afin que les enfants de ce quartier pauvre du Grand Buenos Aires puissent continuer à se nourrir une fois par jour. Moreno est la ville où, le 2 août dernier, Sandra Calamano et Rubén Rodríguez ont perdu la vie à la suite d’une fuite de gaz à l’école 49 provoquée par le manque d’entretien des autorités. Depuis ce jour fatidique, plus de 800 écoles de Buenos Aires sont fermées pour des raisons similaires à celles de l'école 49. La CEC 801 en fait partie. Corina est parmi les milliers d'enseignant(e)s qui refusent de mettre en péril la vie de leurs élèves en faisant classe dans des endroits risqués et abandonnés.

Les autorités doivent agir

Baradel a dénoncé qu'il s'agit « d'un événement très grave survenu au sein d’une démocratie » et il a contacté les autorités de la province qui sont, selon lui, « responsables de la sécurité de tou(te)s les enseignant(e)s » de la ville de Moreno.

Le syndicat CTERA a exigé une clarification immédiate des faits. Sonia Alesso, secrétaire générale du syndicat, a déclaré : « Nous allons nous mobiliser pour dire clairement : ‘ça suffit !’. Nous ne permettrons pas que cela se reproduise, les enseignants ne laisseront pas s’imposer la violence contre ceux qui ne se mettent pas à genoux, ceux qui continuent à se mobiliser et ceux qui ne se résignent pas à voir comment nos enfants meurent de faim dans les écoles ».

David Edwards, secrétaire général de l'Internationale de l'Éducation, a déclaré que « malheureusement, compte tenu du manque de réponse, de dialogue et d'action des autorités argentines, les situations comme celle subie par Corina De Bonis se font quotidiennes. Cette situation de confrontation et d'attaques doit cesser maintenant. La vie des enseignant(e)s et des étudiant(e)s est en jeu. Le gouvernement doit veiller non seulement à protéger la vie de tous les travailleurs de l’éducation, mais aussi faire tout son possible pour assurer une éducation de qualité, dans des écoles sûres et avec des enseignant(e)s respecté(e)s, à la fois sur le plan professionnel et salarial. » Enfin, il a appelé à nouveau au dialogue afin de contribuer à améliorer la vie de tous.