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L’IE appelle l’OIT et les gouvernements à améliorer les conditions d’emploi dans l’enseignement supérieur

Publié 21 septembre 2018 Mis à jour 2 octobre 2018

La nécessité d’améliorer les conditions d’emploi dans l’enseignement supérieur, et plus particulièrement, d’enrayer l’inquiétante augmentation du travail précaire dans ce secteur, était au cœur des débats du Forum de dialogue mondial de l’Organisation internationale du Travail sur les conditions d’emploi du personnel de l’enseignement supérieur.

Pour la partie des travailleurs/euses, l’Internationale de l’Education (IE) était représentée au Forum par une importante délégation conduite par David Robinson, Directeur général de l’Association canadienne des professeurs et professeures d’université. Côté patronal, seuls étaient présents des employeurs d’institutions privées de l’enseignement supérieur. Quant aux délégations gouvernementales, elles étaient conjointement menées par des représentants du Kenya et des Pays-Bas.

Le Forum de dialogue mondial qui s’est tenu du 18 au 20 septembre à Genève en Suisse, a examiné les conditions d’emploi, les droits professionnels et les mécanismes de dialogue social, y compris la négociation collective et la gestion collégiale dans l’enseignement supérieur. Il a aussi consolidé les travaux sur les questions mises en lumière dans le document d’orientation sur les conditions d’emploi du personnel dans l’enseignement supérieur, publiépar le Secrétariat de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Ce document présente un aperçu des tendances observées dans l’enseignement supérieur et leur impact sur les conditions d’emploi dans ce secteur.

Le document d’orientation a identifié plusieurs facteurs et tendances, notamment l’augmentation dans de nombreux pays, des contrats de travail précaires et à durée déterminée qui sont une source de stress pour le personnel du supérieur et font peser une pression sur eux. Contrairement aux provisions de la Recommandation de 1997 de l’UNESCO concernant la condition du personnel enseignant dans l’enseignement supérieur, bon nombre de ces contrats proposent des bas salaires et peu, voire aucun, n’offrent quelconques autres avantages ou la sécurité de l’emploi.

« Sans sécurité de l’emploi, il n’y a aucune protection formelle de la liberté académique », a affirmé David Robinson dans son discours d’ouverture au Forum de dialogue mondial. L’objectif principal du Forum est d’aboutir à des points de consensus qui contribueront à améliorer les conditions d’emploi des personnels du supérieur.

L’Internationale de l’Education a vigoureusement plaidéen faveur de l’inclusion de recommandations fermes, en vue d’une action future concrète de l’OIT et de ses états membres pour relever les défis auxquels sont confrontés les enseignant(e)s, les chercheurs/euses et les personnels de soutien dans l’enseignement supérieur. La délégation de l’IE a tout particulièrement exhortéà l’organisation d’une réunion de suivi avec des expert(e)s, afin d’élaborer un outil décisif de l’OIT pour traiter la question de la précarité de l’emploi et relever les défis spécifiques rencontrés par les enseignant(e)s universitaires précaires. L’outil proposé serait ainsi complémentaire à la Recommandation 1997 de l’UNESCO mentionnée ci-dessus. Cependant, les représentant(e)s des employeurs privés présents au Forum se sont opposés àcette suggestion, ce qui n’a rien de surprenant au vu de la précarité des conditions d’emploi dans certaines institutions.

Toutefois, au regard des points de consensus définitivement approuvés lors de la réunion, il est demandéau bureau de l’OIT en collaboration avec l’UNESCO, de promouvoir activement la Recommandation 1997 de l’UNESCO et derenforcer la capacité du Comité conjoint OIT/UNESCO d’experts sur l’application des Recommandations concernant le personnel enseignant (CEART). En outre, le bureau de l’OIT devra engager et publier des recherches plus approfondies sur les conditions d’emploi dans l’enseignement supérieur, identifier les obstacles et les bonnes pratiques en matière d’égalité entre les genres dans l’enseignement supérieur, ainsi qu’en termes de politiques et de pratiques sur le recours à des emplois occasionnels àdurée déterminée dans ce secteur, tout en reconnaissant l’importance de la flexibilité et du travail décent. Ces recherches serviront à guider d’éventuelles actions futures, y compris la possible inclusion d’une réunion tripartite.