Colombie: les syndicats exigent l'intervention du gouvernement après le meurtre d'un enseignant autochtone
Le syndicat FECODE a dénoncé les faits devant diverses autorités gouvernementales colombiennes et a exigé des mesures pour clarifier les faits et condamner les responsables.
Le meurtre de José Domingo Ulcué Collazos dans la province de Cauca, en Colombie, au début de la semaine s’ajoute à une longue liste d'attaques contre la population civile, avec 173 dirigeant(e)s sociaux/ales assassiné(e)s depuis le début de l'année et 31 depuis la prise du pouvoir présidentiel en Colombie par Ivan Duque en août 2018.
Selon les dénonciations de l'Association des instituteurs et des travailleurs de l’éducation du Cauca ( Asociación de institutores y trabajadores de la educación del Cauca- ASOINCA), liée à la Federación Colombiana de Educadores(FECODE), José Domingo Ulcué, professeur d'éthique et d’agronomie dans la réserve autochtone de Munchique Los Tigres, a été intercepté et tué par des hommes armés le 22 octobre alors qu'il rendait chez lui. L'école où travaillait Ulcué porte le nom de Benjamin Dindicué, dirigeant autochtone assassiné en 1979 à son domicile sous les yeux de son épouse et de ses enfants après avoir reçu de nombreuses menaces.
Ce nouveau meurtre a provoqué la réaction de la FECODE, syndicat de l’éducation affilié à l’Internationale de l’Education (IE). Dans une lettre signée par Nelson J. Alarcón Suárez, président de l'organisation, la FECODE exige une enquête pour clarifier les faits. Dans le communiqué de la FECODE, le syndicat dénonce les événements dans un contexte de violence et d'insécurité à connotation politique. Il fait référence à « la vague criminelle de menaces, de déplacements forcés et d'assassinats à l’encontre d'enseignants et de dirigeants sociaux sur l'ensemble du territoire national ». L'organisation demande également aux autorités d'adopter des mesures pour protéger et garantir le droit à la vie et au plein exercice de l'enseignement et des activités syndicales.
L’IE a condamné l'assassinat d'Ulcué et se joint à l'appel de la FECODE pour clarifier les faits. « L'Etat doit garantir la sécurité, la vie et le libre exercice des droits des enseignants autochtones, des responsables des communautés autochtones et de leur famille, conformément à la convention n°169 relative aux peuples indigènes et tribaux de l'Organisation internationale du Travail », a déclaré Haldis Holst, Secrétaire générale adjointe de l'IE et responsable des activités de l'IE dans les domaines des droits humains. « Les faits doivent faire l'objet d'une enquête approfondie et les auteurs intellectuels et matériels de ce crime doivent être sanctionnés en vertu de la loi. »