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Philippines: les syndicalistes enseignant·e·s menacé·e·s

Publié 23 janvier 2019 Mis à jour 23 juillet 2024

L'Internationale de l'Education a lancé un appel d'action urgente afin d’encourager la communauté internationale des éducateur·rice·s ainsi que des militant·e·s à exprimer leur indignation face aux menaces de mort reçues par le Secrétaire général de l'Alliance of Concerned Teachers, Raymond Basilio, et au profilage illégal des membres de l'ACT par les autorités.

L' Alliance of Concerned Teachers(ACT) a signalé que son Secrétaire général, Raymond Basilio, avait reçu des menaces de mort sur son téléphone portable. Basilio a reçu un appel téléphonique lors d'une conférence de presse de l'ACT le 11 janvier 2019, au cours de laquelle le syndicat de l'éducation dénonçait les menaces et le harcèlement constants auxquels sont confrontés ses membres et dirigeant·e·s. La personne qui a téléphoné semblait détenir des informations personnelles sur Basilio et sa famille, et a affirmé que l’exécution de Basilio avait été ordonnée à moins qu'il n'accepte de coopérer et de répondre aux exigences de l'appelant.

Bien que la police nationale et les autorités philippines aient nié les faits, l'ACT a également appris que la police continuait de profiler illégalement ses membres dans différentes régions du pays, violant ainsi impunément la législation nationale et le droit international. Dans une lettre adressée au Président Duterte en date du 22 janvier, l'Internationale de l'Education (IE) a dénoncé ces pratiques qui transgressent les principes de liberté d'association, d'égalité et de non-discrimination, ainsi que les droits au respect de la vie privée et à la protection des données.

Dans cette lettre, l'IE demande au gouvernement philippin d’assurer la sécurité de Basilio, de veiller au respect de la vie privée des membres de l'ACT et de mener des enquêtes indépendantes sur les faits susmentionnés.

L'IE invite donc les organisations membres et leurs membres à:

  • Envoyer une lettre de protestation au Président Rodrigo Duterte(en mettant en copie l'IE);
  • Demander aux autorités d'intervenir en signant la pétition de la campagne LabourStart;
  • Attirer l’attention sur la pétition LabourStart en la recommandant à leurs collègues, aux membres du syndicat et de leur réseau; la partager sur le site Web du syndicat, sur Facebook et sur Twitter.
  • Contacter leur gouvernement et les représentant·e·s diplomatiques de leur pays aux Philippines, en leur demandant d'entamer un dialogue sur ces questions avec les autorités philippines.

La détérioration de la situation des droits humains des communautés autochtones de Mindanao, l'une des principales îles du pays, et son impact sur les enseignant·e·s, les étudiant·e·s et leur droit à l'éducation demeurent des préoccupations majeures. L'IE a demandé à plusieurs reprises au gouvernement philippin d'approuver les Lignes directrices pour la protection des écoles et des universités contre l'utilisation militaire durant les conflits armés.

L'IE tient à exprimer sa solidarité envers ses affiliés aux Philippines et continuera à suivre de près la situation des droits humains et syndicaux dans le pays.