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Afrique: les enseignant·e·s appellent la sphère politique à rejeter la privatisation

Publié 11 février 2019 Mis à jour 11 février 2019

Les dirigeant·e·s africain·e·s de l’Internationale de l’Education ont publié ce jour une déclaration appelant leurs chefs d’Etat à rejeter la privatisation et investir dans un enseignement public de qualité pour tou·te·s.

La privatisation de l’éducation ne fera qu’exacerber des inégalités déjà profondes, en particulier en ce qui concerne les filles et les personnes issues de milieux sociaux défavorisés: tel est l’avertissement lancé par le Comité de la région Afrique de l’Internationale de l’Education dans sa déclaration. Cette dernière souligne également les conséquences négatives des politiques autorisant des entreprises à but lucratif à s’immiscer dans la sphère publique. « Nous assistons à une remise en question de l’éducation comme bien public. Les gouvernements sont bien trop nombreux à se soustraire à leur obligation en tant que garants et fournisseurs d’un enseignement public de qualité pour tou·te·s. Nous observons une réduction des budgets et une privatisation de l’éducation, qui ont infiltré nos systèmes éducatifs et influencent la formulation des politiques ainsi que la prise de décisions. »

La Déclaration énonce trois revendications claires, nécessaires à la réalisation de l’Agenda 2063 − L’Afrique que nous voulons:

  • Rejeter la privatisation et la filière de l’éducation à but lucratif en raison de la menace qu’elles représentent pour l’éducation en tant que droit humain et bien public;
  • Donner la priorité à la concrétisation de l’enseignement public gratuit, inclusif et de qualité pour tou·te·s, dans des conditions d’équité; et
  • Réaliser la cible définie par la communauté internationale au sujet du financement de l’éducation, qui détermine des critères de financement minimums, en allouant au moins 6 pour cent du PIB national ou 20 pour cent du budget national à l’éducation.

La déclaration met en garde contre les multinationales étrangères en quête de nouveaux débouchés, qui ciblent les grandes villes africaines où la proportion d’enfants est la plus grande. Selon l’IE, ces entreprises attaquent et portent atteinte à l’enseignement public sur l’ensemble du continent. Citons comme exemple le sujet du document de recherche intitulé: « What do we really know about Bridge International Academies?» (Que savons-nous réellement de Bridge International Academies-2019), rédigé par Curtis Riep et publié aujourd’hui en marge de la réunion de l’Union africaine.

« Ce n’est pas l’Afrique que nous voulons », a déclaré Christian Addai-Poku, Président du Comité de la région Afrique de l’Internationale de l’Education. « L’éducation de qualité pour le bien public est une condition indispensable pour le développement de notre continent et pour permettre à nos populations d’exprimer tout leur potentiel. »

Cliquez sur ce lien pour consulter la déclaration du Comité de la région Afrique de l’Internationale de l’Education

Cliquez sur ce lien pour consulter le document de recherche « What do we really know about Bridge International Academies ?» de 2019, de Curtis Riep.