Ghana: le Forum d'Accra renforce le dialogue social et politique en Afrique
Le Forum de l'Internationale de l'Education sur le dialogue social et politique, qui s’est tenu à Accra, au Ghana, les 8 et 9 mai, a permis d’encourager un dialogue politique et social plus fort en Afrique, où les mécanismes de dialogue politique et social sont souvent faibles ou inexistants. Il est important de souligner que les participant·e·s ont signé la Déclaration d'Accra, qui met en évidence la nécessité et les avantages d'un dialogue politique et social.
Un dialogue politique et social efficace est essentiel pour améliorer les politiques de l'éducation. Quand les enseignant·e·s, les personnels d’encadrement et les autorités chargées de coopérer de manière significative et de partager leur expertise pour trouver des solutions aux problèmes de nos systèmes éducatifs partagent ces expériences, nous avons davantage de chances de concrétiser une éducation de qualité pour tous et toutes.
Le forum a créé un espace permettant aux représentant·e·s des syndicats du secteur de l'éducation, des ministères de l'éducation et des acteurs de l'éducation du Burkina Faso, du Ghana, du Malawi et d’Ouganda de se rassembler. Ils·Elles ont appris des expériences des autres, partagé des idées sur la promotion d'une collaboration efficace et discuté de la manière de mettre en œuvre des mécanismes de dialogue plus efficaces dans leurs pays respectifs.
Un intérêt international
Le Forum est une composante de la Norwegian Teachers Initiative(NTI) et plusieurs partenaires internationaux y ont participé. Citons notamment l'Organisation internationale du Travail (OIT), l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), l’IICBA et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ainsi que des représentant·e·s de l'Internationale de l'Education (IE) et de ses organisations membres, Lärarförbundet (Suède) et la Centrale Syndicale du Québec (Canada).
Une approche proactive
Pendant le Forum, Haldis Holst, Secrétaire générale adjointe de l'IE, a souligné l'importance du dialogue social. Parlant de son expérience d’ancienne enseignante en Norvège, elle a rappelé aux participant·e·s qu'un dialogue respectueux et fiable et l'inclusion des enseignant·e·s dans les processus décisionnels sont des éléments essentiels non seulement au niveau national, mais aussi au sein même des écoles et aux niveaux local, de district, régional et national dans des contextes décentralisés, ainsi qu’au niveau international. Elle a également souligné que les syndicats s'orientent vers une approche proactive de la résolution des conflits qui, si elle est adoptée par les gouvernements, sera plus bénéfique à long terme.
Tous les autres dignitaires représentant les différents partenaires techniques et financiers ont exhorté les participant·e·s à mettre le dialogue social et politique au centre de la coopération dans le cadre de l'amélioration des politiques relatives aux enseignant·e·s et aux meilleurs résultats d'apprentissage qui s’ensuivront.
Un apprentissage partagé
Des discussions approfondies et fructueuses ont permis aux participant·e·s de tous les pays de parvenir à une compréhension partagée des conditions, des formes et des modèles de dialogue social, mais aussi des possibilités de dialogue social disponibles à différents niveaux dans leur pays. Ils·Elles ont examiné les points forts et les points faibles des mécanismes de dialogue social, débattu des améliorations potentielles des mécanismes et pris des décisions sur des mesures concrètes pour améliorer durablement le dialogue social dans leur pays grâce à au cadre de la NTI, et à plus long terme. Le forum a conclu que, en ce moment, le dialogue social et politique est engagé uniquement en cas de défis. Cependant, un approche plus institutionnalisée et plus préventive que curative est nécessaire.
Exemples de recommandations d'action à court terme:
- établir des équipes de travail représentatives pour contrôler la mise en œuvre de stratégies visant à améliorer les mécanismes de dialogue social;
- renforcer la capacité des syndicats du secteur de l'éducation et des représentant·e·s du gouvernement à s'engager dans un dialogue social constructif;
- assurer l’affectation spécifique des fonds à la simplification du dialogue social; et
- formuler des stratégies de plaidoyer pour sensibiliser les principaux acteurs à l'importance du dialogue social.
Déclaration
L'atelier s’est conclu par l'adoption et la signature de la Déclaration d'Accra. La déclaration reconnaît les avantages de l'amélioration du dialogue social dans le secteur de l'éducation pour la réalisation de l’Objectif 4 des Objectifs de développement durable, rappelle les Recommandations OIT/UNESCO de 1966 et 1997 sur le statut des enseignant·e·s et des personnels de l'enseignement supérieur, et souligne l'importance d'un dialogue social structuré basé sur l'autonomie et la bonne foi. Elle engage les participant·e·s à faire pression sur leurs gouvernements pour un meilleur dialogue politique et social et à prendre toutes les mesures en leur pouvoir pour assurer la mise en œuvre de la feuille de route d'actions définies lors du Forum pour renforcer le dialogue politique et social.