Coopération au développement: comment les syndicats de l’éducation peuvent-ils fonctionner au mieux en réseau?
Dans un podcast EdVoices de l’Internationale de l’Education, Tore Asmussen, Secrétaire international du Danish Union of Teachers, et Dan Martin, Directeur du programme international de justice sociale de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, réfléchissent sur l’importance pour les syndicats de l’éducation de travailler collectivement en réseau sur les questions de coopération au développement et soulignent la nécessité de garantir la durabilité des projets de coopération au développement.
« Il est essentiel que nous cherchions des occasions de travailler ensemble »
Interrogé sur l’importance de travailler collectivement en réseau, Dan Martin a souligné qu’« il est extrêmement important et essentiel que nous cherchions des occasions de travailler ensemble. Nous recherchons l’unité dans tous les pays où nous travaillons, et nous souhaitons vivement encourager une approche coopérative dans les pays où nous sommes engagés. Et je pense que les mêmes principes devraient s’appliquer à nous en tant que partenaires du Nord. »
« L’un des éléments, c’est que ceux d’entre nous qui travaillent dans le domaine de la coopération au développement (CD) ne représentent qu’une toute petite partie de l’ensemble de nos organisations », qui « sont très centrées sur les questions nationales », explique Tore Asmussen.
Il a expliqué que « nous, en tant que membres du personnel de notre organisation, sommes en quelque sorte isolés dans notre travail sur les questions internationales, et la plupart de nos collègues estime que ‘l’international, ça a l’air intéressant’, mais ils n’en savent pas beaucoup à ce sujet ». Il a souligné que cette réunion sur la CD « est aussi l’occasion de rencontrer des collègues qui travaillent dans le même type d’organisation rencontrant le même type de problèmes, et c’est une expérience d’apprentissage révélatrice où des personnes qui sont dans la même situation partage toute sorte de choses, allant du partage des méthodes au partage des informations sur ce que les gens savent et ont vu. Etre ensemble nous permet de gagner à plusieurs niveaux. »
L’Internationale de l’Education est extrêmement importante pour s’assurer que l’organisation bénéficiaire est entendue.
En ce qui concerne le lien entre le travail en réseau et la durabilité d’un projet de coopération au développement, Asmussen a mentionné que « c’est particulièrement important dans le cas où un partenaire est ‘faible’, parce qu’il est possible que jusqu’à quatre organisations collaborent pour le soutenir et cela permet d’avoir des discussions ».
Mais « sont-ils assez forts pour nous affronter et nous dire: Ecoutez, non, vous vous trompez, ce dont nous avons besoin, c’est de cela ? » a-t-il demandé.
Il a poursuivi en soulignant que c’est « un domaine où l’Internationale de l’Education est extrêmement importante pour s’assurer que l’organisation bénéficiaire, l’organisation partenaire, est entendue et que son intérêt est pris en compte ».
Martin a également abordé laquestion de la durabilité, en insistant sur le fait que « c’est essentiellement tout ce que nous voulons faire. Notre objectif est de travailler jusqu’à ce qu’on n’ait plus besoin de nous. Nous voulons que les organisations partenaires développent leurs capacités afin qu’elles répondent aux besoins de leurs membres, qu’elles deviennent des organisations d’enseignant·e·s réactives et pertinentes qui ont la volonté de remplir leur mandat. »
Il a donc convenu qu’ « il y a tellement à gagner à travailler en partenariat au sein d’un consortium et que c’est certainement un domaine dans lequel nous avons hâte d’en faire plus dans les années à venir ».