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Afrique

Publié 5 juin 2019 Mis à jour 24 juin 2019

Afrique

Réunion spéciale du Comité régional africain de l’IE

Une réunion spéciale du Comité régional africain de l’IE s’est déroulée en marge du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba du 10 au 11 février. Le Comité régional africain de l’IE a publié une déclaration appelant les chefs d’Etat à remplir leur obligation en tant que garants et fournisseurs d’un enseignement public de qualité pour tou·te·s, soulignant la menace que représente la privatisation à cet égard. Il a également attiré l’attention sur Bridge International Academies qui est emblématique des écueils liés à la privatisation. Le document de recherche de Curtis Riep, « What do we really know about Bridge International Academies?»(Que savons-nous réellement de Bridge International Academies), qui a également été publié ce jour-là, passe en revue sept études sur Bridge International Academies ainsi que d’autres travaux pertinents. Les organisations membres de l’IE ont également saisi l’occasion pour mener des actions directes, des activités de lobbying et des mobilisations. Cet événement a contribué de manière significative à la planification et l’élaboration plus approfondies d’une réponse régionale face à la menace liée à la privatisation en Afrique.

Atelier sur la violence fondée sur le genre en milieu scolaire en Ethiopie

Dans le cadre de l’initiative conjointe de l’IE et de l’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI) intitulée « Les enseignant·e·s agissent pour mettre un terme à la violence fondée sur le genre en milieu scolaire », un atelier a été organisé du 25 au 27 février à Addis-Abeba. Trente et un représentant·e·s de seize syndicats issus de neuf pays, trois membres de l’équipe de l’IE et de l’IERAF, deux représentant·e·s d’organisations partenaires, à savoir la National Education Association(NEA/Etats-Unis) et l’ Union of Education Norway(UEN), et deux représentant·e·s de l’UNGEI ont participé à cet atelier. Les participant·e·s ont discuté de l’ampleur du phénomène et du rôle des enseignant·e·s ainsi que de leur organisation dans la lutte contre la violence fondée sur le genre en milieu scolaire et ont débattu des solutions pour créer des environnements d’enseignement et d’apprentissage sensibles au genre, de la réputation préjudiciable de la profession enseignante et des syndicats d’enseignants en raison des nombreux cas de violence fondée sur le genre en milieu scolaire et de la nécessité d’un engagement plus approfondi des dirigeant·e·s syndicaux·ales. Ils·Elles ont également fait part des stratégies et des mesures expérimentées par les syndicats engagés qui ont été couronnées de succès et qui pourraient être reproduites par d’autres acteurs, et ont recensé de nouvelles possibilités d’aider les syndicats à prolonger leurs efforts en vue d’éradiquer ce phénomène au-delà de la durée du projet.

Formation sur l’éducation de qualité et le syndicalisme en RDC

Du 18 au 24 mars, des syndicats de l’éducation affiliés à l’IE en République démocratique du Congo (RDC) ont évalué l’utilisation de « cercles d’étude » pour améliorer la qualité de l’éducation et promouvoir le syndicalisme dans les établissements scolaires.

L’IE et ses organisations membres en RDC, à savoir la Centrale de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique (CSC-Enseignement), la Fédération nationale des enseignants du Congo et le Syndicat des Enseignants du Congo (SYECO), ont réalisé une évaluation initiale un an après le lancement du programme. Cet instrument, qui a été conçu pour promouvoir l’unité syndicale, est financé conjointement par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ, Canada), le Lärarförbundet(Suède) et l’IE. Basé sur des cercles d’études, le programme vise à instaurer une culture du dialogue sur le lieu de travail pour régler les problèmes liés à la profession enseignante, un concept qui a été soumis à l’essai sur tous les continents. En Afrique, il porte le nom de programme panafricain et est composé de dix-huit pays francophones et anglophones.

Dans trois des six régions de la RDC (Kinshasa, Matadi et Mbuji-Mayi), trente facilitateur·rice·s se sont rencontré·e·s pour mener une évaluation détaillée des difficultés, des exigences, des suggestions de solutions aux problèmes et d’autres aspects.

Les « cercles d’études » ont fait émerger une culture du dialogue très encourageante et contribuent au développement du syndicalisme. Dans les cercles d’études, les enseignant·e·s peuvent discuter des problèmes auxquels ils se heurtent et trouver des solutions. Ces lieux de rencontre sont proches des « arbres à palabre » que l’on retrouve dans la tradition africaine et les participant·e·s adoptent une démarche semblable à celle des débuts du mouvement syndical en se réunissant et en s’appuyant sur leurs propres ressources.

Les facilitateur·rice·s ont fait état parmi les principaux problèmes des craintes de certain·e·s responsables d’établissement à l’égard des syndicats et de leurs suspicions concernant ce nouveau type de structure. Dans certains établissements, l’activité syndicale était pratiquement inexistante puisque les représentant·e·s interdisaient totalement aux enseignant·e·s de se fédérer. Une partie de ces restrictions, mais pas toutes, ont été levées grâce au dialogue et aux rencontres avec les représentant·e·s syndicaux·ales.

Atelier pour les jeunes militant·e·s de l’éducation en Côte d’Ivoire et au Sénégal

Un atelier financé par la Fondation Friedrich Ebert (FES) a réuni vingt-quatre participant·e·s venu·e·s du Sénégal et de Côte d’Ivoire du 1er au 4 avril à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour la deuxième phase 2018-2020 du Programme « Young teachers for quality education and effective unions » (Jeunes enseignant·e·s pour une éducation de qualité et syndicats efficaces). Ce programme tend à renforcer la syndicalisation et l’implication des jeunes militant·e·s dans les instances dirigeantes des syndicats, ainsi que l’unité syndicale. Au cours de l’atelier, les jeunes militant·e·s de l’éducation ont échangé et accru leurs connaissances sur de nombreux thèmes en lien avec la réalisation d’une éducation de qualité pour tou·te·s. Outre l’unité syndicale, les participant·e·s ont également traité les thématiques suivantes: le genre à l’école et dans le syndicat; le redoublement; la grève; la communication syndicale; la syndicalisation; et la privatisation.

Etude de Réponse mondiale sur la privatisation de l’éducation en Côte d’Ivoire

Le 5 avril, une étude commissionnée dans le cadre de la campagne Réponse mondiale de l’IE sur la commercialisation et la privatisation de l’éducation a été publiée à Abidjan. L’ Etude sur la privatisation de l’école en Côte d’Ivoire, par Dr Koutou N’Guessan Claude et Dr Goi Bi Zamblé Théodore, se penche sur la privatisation de l’éducation en Côte d’Ivoire.  Si les deux décennies ayant suivi l’indépendance de la Côte d’Ivoire ont vu l’Etat investir dans l’expansion de l’enseignement primaire, secondaire et technique, la crise économique des années 1980 et l’introduction de programmes d’ajustement structurel ont considérablement réduit les financements publics dédiés aux écoles publiques dans le pays. En se dérobant de ses obligations de garant et de pourvoyeur de l’enseignement public, l’Etat se fait complice du développement des institutions privées. En conséquence, certaines localités comptent 10 fois plus d’écoles privées que d’écoles publiques.

Atelier Apprendre en jouant au Kenya

Du 8 au 11 avril, vingt-cinq éducateur·rice·s de la petite enfance et membres du Kenya National Union of Teachers(KNUT) ont participé à un atelier intitulé « Apprendre en jouant » à Mombasa. Ces éducateur·rice·s ont été formé·e·s à la théorie et à la méthodologie dans ce domaine ainsi qu’à l’élaboration de matériels d’enseignement et d’apprentissage à l’aide de supports abordables et disponibles localement. Les participant·e·s à cet atelier ont également abordé la question des qualifications des professionnel·le·s de l’enseignement et du syndicalisme des travailleur·euse·s de l’éducation marginalisé·e·s pour lutter en faveur du travail décent. L’IE a partagé ses expériences sur la nécessité pour les enseignant·e·s, par le biais de leurs syndicats, de jouer un rôle de chef de file dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques relatives aux normes professionnelles.

L’événement a réuni des représentant·e·s de l’IERAF et de l’Institut international de l’UNESCO pour le renforcement des capacités en Afrique (IIRCA) dans l’optique de créer un partenariat autour de la thématique pour œuvrer de concert à la réalisation des objectifs du groupe sur l’éducation de la petite enfance de la Stratégie continentale pour l’éducation en Afrique.