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Le Forum international sur l'inclusion et l'équité dans l'éducation qui s'est tenu à Cali, en Colombie, à la fin du mois de septembre dernier a mis en évidence les obstacles qui subsistent pour une éducation inclusive et équitable pour tou·te·s.

Du 11 au 13 septembre, le Forum international sur l'inclusion et l'équité dans l'éducation organisé par l’UNESCO, le ministère de l'Éducation de Colombie et la ville de Cali a réuni plus de 450 expert·e·s en éducation, syndicalistes, politicien·ne·s et représentant·e·s gouvernementaux·ales de plus de 55 pays. Ce forum s'est concentré sur les politiques publiques qui permettront d'œuvrer en faveur de l'équité et de l'inclusion dans le secteur de l'éducation. L'Internationale de l'Éducation (IE) a participé à la réunion avec pour représentante Gabriela Castro, Coordinatrice à la région Amérique latine de l’IE (IEAL).

Comment concevoir des politiques qui renforcent l'inclusion de manière transversale et dans tous les domaines de l'éducation était le thème principal du forum, qui a également analysé la volonté politique et les contributions financières versées par les États. Les implications pour le programme d’enseignement dans divers contextes ont également été analysées, dans des situations où des adaptations valorisées pédagogiquement pour l'inclusion et l'équité sont nécessaires.

Donner aux enseignant·e·s les moyens de mettre en œuvre des pédagogies et pratiques inclusives en classe

Tel était le thème de la table ronde à laquelle ont participé la représentante de l'IEAL ainsi que des délégués des ministères de l'Éducation de la Namibie, du Canada et du Mexique. Castro a souligné la définition de l'éducation inclusive fournie par l'IE, partant du principe de l'éducation en tant que droit et de la défense de l'enseignement public, conformément à ce qui est inclus dans les documents de travail et de politique de l'IE (« L’éducation inclusive implique que tous les élèves reçoivent une instruction ensemble, selon les mêmes normes et autant que possible dans le même établissement d’enseignement, sans distinction de sexe, d’origine ethnique, d’origine culturelle ou économique ou de capacités physiques ou intellectuelles »).

Castro a concentré son intervention sur la situation en Amérique latine, caractérisée par une période de bouleversement politique et la prépondérance des politiques néolibérales ayant un impact sur le secteur de l'éducation. « Nous ne pouvons pas parler de ce qui se passe en classe et de la manière de motiver les enseignants et enseignantes sans d'abord analyser la situation dans nos pays », a déclaré Castro, soulignant que l'Amérique latine était l'une des régions les plus inégalitaires au monde. Face à ces faits, « il est important d’analyser la vie et le quotidien d’un enseignant dans une classe de tout pays d’Amérique latine, avec 40 ou 50 élèves par classe, des situations de migration ou de déplacement forcés, des écoles et des salles de classe en très mauvais état et un manque de ressources ».

L'inclusion doit disposer d'un financement adéquat et de politiques éducatives structurées favorisant l'inclusion, a expliqué Castro, qui a déploré le fait que de nombreux élèves handicapés ne sont pas scolarisés par manque de ressources et d'attention nécessaires. Elle a également appelé à une meilleure formation des enseignant·e·s en matière d'égalité.

Habilitation des enseignant·e·s et contextualisation

Castro a insisté sur la nécessité de prendre en compte le contexte dans lequel se déroule l’éducation afin d’élaborer des politiques adaptées au contexte spécifique (politique, social, éducatif) des enseignant·e·s et des élèves. Dans le même ordre d'idées, elle a souligné le rôle central que devraient jouer les enseignant·e·s dans l'établissement du programme, ce qui va au-delà d'une vision réduite de la « motivation » de l'enseignant·e et parvient à transformer le programme en un outil adapté au contexte, exempt d’homogénéisation et de normalisation.

Le document présentant les conclusions du forum peut être consulté ici.