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Ghana: Les syndicats d’enseignants et la société civile font front commun pour exiger un financement intégral de l’enseignement public

Publié 22 octobre 2019 Mis à jour 23 octobre 2019

L’Internationale de l’Éducation, ActionAid International, le Réseau Africain de Campagne pour l’Éducation Pour Tous et la Campagne Mondiale pour l’Éducation appellent les gouvernements africains à investir dans une éducation et des enseignant·e·s de qualité.

Cet appel a été lancé de Cape Coast au Ghana, à l’occasion d’un atelier de l’Internationale de l’Éducation (IE)/ActionAid sur le financement de l’éducation et du corps enseignant. L’atelier s’est penché sur les principaux obstacles au financement de l’éducation et du corps enseignant dans les pays africains et dans d’autres pays en développement et a formulé des recommandations concrètes afin de relever ces défis.

ODD 4: les pays d’Afrique sub-saharienne sont très mal partis

En s’appuyant sur les éléments contenus dans le rapport de l’IE intitulé « Rattrapons le retard: Les éducateur·rice∙s évaluent les progrès accomplis en vue de la réalisation de l’Objectif de développement durable (ODD) 4 », sur les rapports nationaux présentés lors de la réunion et sur d’autres sources, il semble évident que l’ODD 4 ne sera pas atteint d’ici 2030, échéance fixée par les Nations Unies et ses États membres. Les pays d’Afrique sub-saharienne accusent un très important retard, principalement dû à un financement insuffisant et à des difficultés relatives au corps enseignant.

« En Afrique sub-saharienne, à peine 64 % des enseignant·e·s du primaire et 50 % du secondaire ont le niveau minimal de formation et de qualification requis », a souligné Dennis Sinyolo de l’IE. Il a poursuivi en mettant en exergue certaines des difficultés auxquelles sont confrontés les systèmes éducatifs africains, notamment la privatisation et la commercialisation de l’éducation et l’investissement insuffisant dans la formation initiale des enseignant·e·s.

Attention à la terminologie des donateurs

Sinyolo s’est élevé contre les institutions financières internationales et les donateurs qui essaient de réorienter le discours mondial d’un enseignement « gratuit » vers un enseignement à un coût « abordable »; d’une « éducation de qualité » vers des « acquis d’apprentissage »; d’une « aide au développement » vers un « financement axé sur les résultats ». Il a souligné l’apparition de plafonds imposés aux budgets des pays en développement par le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et certains donateurs, au nom de l’efficacité.

Il a également clairement averti: « Lorsque vous entendez les donateurs employer le terme “efficacité”, tremblez! – car ils sous-entendent augmentation des effectifs des classes, charge de travail accrue pour les enseignants et gel des salaires. »

Examen des recommandations du Parktonian

L’atelier a également donné lieu à un examen des Recommandations du Parktonian, un partenariat entre l’IE et ActionAid International conclu à Johannesburg, en Afrique du Sud, en 2006. Dans ce partenariat renouvelé, l’IE et ActionAid se sont engagées à coopérer en vue de renforcer l’enseignement public en concentrant leurs efforts sur les cinq domaines clés suivants:

  • Le financement de l’éducation;
  • La privatisation et la commercialisation de l’éducation;
  • La profession enseignante;
  • Le genre et l’inclusion; et
  • Le changement climatique.