Chili: les éducateur·rice·s exigent la fin de la violence
Lors de sa 55e réunion à Bruxelles du 19 au 21 novembre, le Bureau Exécutif de l’Internationale de l’Éducation a adopté une résolution condamnant la violence contre les manifestants pacifiques au Chili et exigeant le respect des étudiant·e·s, des enseignant·e·s et de la société civile.
Les membres du Bureau ont adopté à l’unanimité un texte proposé par les affiliés latino-américains de l’Internationale de l’Éducation (IE), dans lequel le « réveil du peuple chilien » après des décennies de mesures néolibérales extrêmes était salué. Les résolutions montrent un soutien aux revendications des manifestant·e·s, allant de l’amélioration de l’éducation au logement et à une retraite décente. « C’est un soulèvement contre la déshumanisation et la commercialisation de la vie sociale engendrées par ce modèle », déclare la résolution.
Le texte condamne le gouvernement chilien « pour ses violations brutales des droits humains à l’encontre des citoyen·ne·s qui exercent légitimement leur droit de manifester ». Sonia Alesso, Secrétaire générale de la CTERA d’Argentine, a présenté la résolution et décrit les dangers encourus par les étudiant·e·s et les enseignant·e·s pendant les manifestations, avec 23 morts, 183 personnes qui ont perdu la vue et plus de 2.300 blessé·e·s. Alesso a également exigé l’arrêt immédiat des violences contre les manifestant·e·s, et en particulier contre les syndicalistes qui faisaient l’objet d’une surveillance et d’une enquête. Le Président national du Colegio de Profesores de Chile, Mario Aguilar Arévalo, ayant été désigné comme « cible d’intérêt » par les services de renseignement, l’IE a annoncé qu’elle se réservait le droit d’engager des poursuites judiciaires internationales devant les instances compétentes.
La résolution fait suite à une précédente communication officielle du Bureau régional latino-américain de l’IE qui condamnait la violence et exigeait la cessation immédiate de toute agression, la suspension de l’état d’urgence dans toutes les villes et l’ouverture de voies de dialogue avec les citoyen·ne·s afin d’assurer la résolution du conflit.
David Edwards, Secrétaire général de l’IE, a fait savoir que « déclarer un état d’urgence qui suspend les droits des personnes et déployer des soldats dans les villes est totalement inacceptable. Le gouvernement chilien doit immédiatement mettre fin à la répression, retirer les militaires des rues et commencer à répondre aux préoccupations légitimes de la population concernant les mesures d’austérité sans fin. Nous sommes solidaires de nos collègues et de tous les Chiliens. »
Lire la résolution complète du Bureau Exécutif de l’Internationale de l’Education ici.