Bénin : privatisation déguisée de l'éducation sous couvert de la pandémie de COVID-19
Bien que les pouvoirs publics béninois aient annoncé la fermeture des écoles du pays, les élèves et les enseignant·e·s doivent néanmoins reprendre les cours le 14 avril. Les pouvoirs publics ont également pris la décision de recruter du personnel enseignant par le biais d'agences d’intérim, suscitant une vive opposition de la part des syndicats d'enseignants.
Le gouvernement du Bénin a en effet réorganisé le calendrier pour l’année scolaire 2019-2020, avançant les vacances de Pâques à la période allant du 30 mars au 13 avril.
Les organisations représentant les enseignant·e·s regrettent de ne pas avoir été consultées au sujet de la fermeture des écoles.
Outre les fermetures temporaires d’écoles, le pays a décidé d’interdire les rassemblements sociaux de plus de 10 personnes. Enfin, des restrictions ont été imposées aux visas d'entrée dans le pays.
Le Comité des Syndicats affiliés à l'Internationale de l'Education au Bénin (COSIEB), représentant les sept affiliés de l'Internationale de l'Education dans le pays, s'est d'ailleurs alarmé de la décision du gouvernement de confier la gestion de certain∙e∙s enseignant·e·s à des agences d’intérim. Ces agences seront sollicitées pour recruter et rémunérer des enseignant·e·s dès la reprise des cours. Pour le Comité, cette situation s'apparente à une privatisation déguisée du système éducatif du pays.
Il a également averti que si les vacances scolaires ont été avancées, les marchés, grands lieux de rassemblement, restent ouverts et surpeuplés, ce qui pourrait conduire à l'expansion de la pandémie de COVID-19 dans le pays.