Une enquête menée auprès d’enseignant·e·s canadien·ne·s révèle les dommages causés à l’éducation durant la pandémie
La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE/CTF), affiliée à l’Internationale de l’Éducation, a mené une enquête à laquelle près de 18.000 enseignant·e·s ont pris part. Les résultats ont montré une situation de malaise et d’inquiétude quant aux répercussions du confinement lié à la COVID-19 sur le bien-être des élèves et des enseignant·e·s. L’enquête révèle les dommages causés à l’éducation du fait de la dépendance à l’apprentissage à distance, y compris la rupture des relations sociales et le creusement des inégalités. Les enseignant·e·s interrogé·e·s se sont également montré·e·s préoccupé·e·s par la réouverture des établissements scolaires, tant du point de vue de la santé et de la sécurité au travail, que de l’apprentissage.
Une personne a répondu : « Nous avons des élèves vulnérables, qui évoluent dans un environnement familial difficile. Pour certains, l’école est un refuge où ils peuvent nouer des relations de confiance, dans un climat de sécurité. » Conduite entre le 1er et le 18 juin, l’enquête met en lumière des préoccupations communes quant au déclin de la qualité de l’enseignement durant le confinement et aux risques particuliers pour les élèves vulnérables. Les principaux résultats du l’enquête sont les suivants :
Conclusions notables
- 74 % des enseignant·e·s interrogé·e·s se sont déclaré·e·s inquiet·ète·s de la santé mentale et du bien-être de leurs élèves.
- 73 % ont exprimé des préoccupations ou des questions quant au fait d’apporter à leurs élèves ce dont il·elle·s ont besoin pour que leur apprentissage en ligne soit fructueux.
- •44 % ont fait part de leur inquiétude quant à leur propre santé mentale et à leur bien-être.
Parmi les enseignant·e·s ayant répondu aux questions ouvertes :
- 92 % ont signalé que le manque d’accès à la technologie et au matériel d’apprentissage constituait un obstacle à un enseignement public équitable de qualité.
- 89 % se sont déclaré·e·s inquiet·ète·s de la santé émotionnelle des élèves. Il·elle·s indiquent que les élèves sont isolé·e·s et que les contacts avec leurs camarades et l’école leur font défaut. Les enseignant·e·s se sont également dit·e·s préoccupé·e·s par le retour à l’école à l’issue de cette période de détachement.
En réponse à cet important travail, le secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, David Edwards, a déclaré : « Les résultats de cette consultation auprès de nos membres lèvent le voile sur les problèmes inhérents de l’apprentissage à distance via Internet, et ce même dans un pays où le niveau d’accès aux technologies de l’information et de la communication est élevé. Les partisans même les plus fervents de l’enseignement à distance ne pourront nier l’importance des liens sociaux et de l’appartenance à une communauté scolaire, quand 89 % des enseignantes et enseignants canadiens partagent cette préoccupation. »
« Les résultats des travaux de la FCE/CTF coïncident avec ce que nous entendons ailleurs. L’échelle de l’enquête et ses résultats sans équivoque seront utiles à toutes les autres organisations membres. Ils représentent par ailleurs une importante contribution aux efforts que nous déployons à travers le globe au cours de cette crise sanitaire et viennent étayer nos arguments en faveur d’une éducation de qualité en personne, lorsque la pandémie sera derrière nous. »