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Royaume-Uni : les syndicats de l'éducation réagissent aux annonces du ministère de l’Éducation pour demander une réévaluation par les autorités des questions de responsabilisation, de charge de travail, de financement, de certification et d’inspection

Publié 4 décembre 2020 Mis à jour 7 décembre 2020

Les syndicats d'enseignants du Royaume-Uni ont réagi aux annonces du ministère de l’Éducation, en exhortant les autorités publiques à mieux prendre en compte la charge de travail, la responsabilisation, la rémunération et le financement des éducateur·trice·s afin de garantir une éducation de qualité pour tou·te·s.

NEU : l’augmentation globale du nombre d’enseignant·e·s stagiaires est bienvenue, mais la pénurie d’enseignant·e·s dans certaines disciplines et la rétention des enseignant·e·s constituent un véritable défi

Évoquant les derniers chiffres du ministère de l’Éducation sur les nouveaux·elles inscrit·e·s en formation initiale des enseignant·e·s (niveau master), le co-secrétaire général du National Education Union(NEU), Kevin Courtney, a déclaré que « l’augmentation significative du nombre d’enseignants stagiaires est opportune et nécessaire, car le gouvernement n’a atteint aucun de ses objectifs de recrutement lors des sept années précédentes ».

Il a toutefois souligné qu’il était important de comprendre que cette augmentation se fait en réponse à l’incertitude économique engendrée par la pandémie de COVID-19, mais qu’il subsiste une pénurie importante de candidat·e·s en physique, en langues étrangères modernes, en conception et technologie, en chimie et en mathématiques.

« Le recrutement de nouveaux candidats n’est rien sans la rétention des enseignants actuellement en poste », a signalé Courtney. Il a expliqué que le gouvernement doit avoir un véritable plan à long terme en faveur de la rétention des enseignant·e·s, afin qu’il·elle·s continuent d’exercer au sein des établissements d’enseignement d’ici cinq ans. La rétention des enseignant·e·s a été un échec des gouvernements conservateurs qui se sont succédé au cours des dix dernières années, a-t-il déclaré.

« Une charge de travail beaucoup trop importante, une responsabilisation excessive, l’impact délétère de l’Ofsted (organisme responsable de l’inspection des institutions d’éducation au Royaume-Uni), le gel des salaires et le sous-financement des écoles sont autant de problèmes qui doivent être résolus afin que nous puissions garder les enseignants dont nous avons besoin et que les enfants reçoivent l’éducation qu’ils méritent », a-t-il conclu.

NASUWT : besoin de plus de détails concernant la certification, les inspections et la responsabilisation

Patrick Roach, secrétaire général du NASUWT–The Teachers’ Union, a commenté l’annonce faite par le gouvernement le 2 décembre concernant les dispositions relatives à la certification, aux inspections et à la responsabilisation pour le reste de l'année académique – en particulier la décision de comparer les normes des examens pour 2021 à celles de 2020 –, en soulignant que « les élèves, les enseignants et les chefs d'établissement attendaient avec impatience de plus amples détails sur les mesures visant à garantir que les élèves qui passeront leur GCSE et leur A-Levels – les principaux examens scolaires au Royaume-Uni – l’été prochain ne soient pas désavantagés par les perturbations majeures engendrées par la pandémie qui continuent d’affecter leur éducation ».

Bien qu’elle aborde, en partie, les incertitudes autour de la certification, de l’inspection et de la responsabilisation, l’annonce laisse de nombreuses questions importantes en suspens, selon Roach. Les mesures annoncées ne vont pas assez loin, a-t-il déclaré. « Tandis que nous saluons l’annonce selon laquelle les élèves seront informés à l’avance des sujets abordés dans les examens et qu’ils pourront avoir recours à des aides aux examens, ces mesures ne suffisent pas à assurer l’équité pour les élèves qui ont été fortement perturbés par la COVID-19 » a-t-il insisté.

Il a également rappelé que le NASUWT n’avait jamais sous-estimé l’ampleur des défis engendrés par la pandémie ou les problèmes créés par la perturbation du déroulement normal des examens. En revanche, le syndicat soutient que le retard du gouvernement à présenter ses plans pour les examens et diplômes de l’été prochain a suscité « de l’anxiété, du stress et une charge de travail inutiles tant pour les enseignants que les élèves ».

Roach a insisté sur le fait que « le ministère de l’Éducation doit s’assurer que le groupe d’experts qu’il a l’intention de convoquer soit directement informé et formé par des enseignants et des chefs d’établissements en poste ». Le personnel en poste dans les établissements d’enseignement dispose d’une expérience pratique précieuse des implications des perturbations liées à la COVID-19 sur les apprenant·e·s, en particulier sur les élèves les plus vulnérables et les plus défavorisé·e·s, et sur ceux·celles qui vivent dans des régions du pays et fréquentent des écoles qui ont été durement touchées, a-t-il ajouté.

Reconnaissant que, compte tenu des restrictions actuelles mises en œuvre dans les écoles, il est légitime que les inspections de routine de l’Ofsted restent suspendues pendant le trimestre de printemps, il a également exhorté le gouvernement « à utiliser la suspension actuelle des inspections afin de réfléchir à la manière dont le système de responsabilisation des établissements d’enseignement peut soutenir et refléter de manière plus appropriée le travail essentiel que font tous les établissements ».