Déclaration de solidarité | La démocratie doit être maintenue au Myanmar
L’Internationale de l’Éducation condamne fermement le coup d’État militaire et les arrestations anticonstitutionnelles de dirigeant·e·s élu·e·s démocratiquement au Myanmar. L’IE apporte son soutien au mouvement de désobéissance civile et se déclare solidaire de son affilié, la Fédération des enseignant·e·s du Myanmar (Myanmar Teachers’ Federation ou MTF), engagé dans une grève générale pour la liberté et la démocratie.
Le président de la MTF, Dr Sai Khaing Myo Tun, a publié une déclaration pour condamner ce « piétinement de la démocratie » et l’arrestation anticonstitutionnelle du président Win Myint et de la conseillère d’État Aung San Suu Kyi, parmi d’autres responsables politiques. La MTF a appelé à la libération de toutes les personnes détenues et a exhorté la junte militaire à reconnaître et respecter les résultats des élections de novembre 2020.
« Nous soutenons la Fédération des enseignant·e·s du Myanmar et les efforts qu’elle déploie, aux côtés d’autres syndicats et de partenaires de la société civile, pour faire respecter le résultat des élections. Nous sommes solidaires des dirigeant·e·s de la MTF qui luttent courageusement pour la liberté et la démocratie », a déclaré le secrétaire général de l'Internationale de l'Éducation, David Edwards.
Et d’ajouter : « Nul ne peut contraindre le peuple du Myanmar à replonger dans l’isolement, la peur et le désespoir imposés par le joug militaire. Nous sommes solidaires des enseignant·e·s, des travailleur·euse·s, des jeunes et de tou·te·s les citoyen·ne·s engagé·e·s qui, avec courage et détermination, font entendre leur voix.»
L’Internationale de l’Éducation demande aux Nations unies et aux gouvernements nationaux de condamner le coup d’État militaire au Myanmar et de faire pression pour obtenir la libération de toutes les personnes détenues depuis le 1er février, faire respecter le résultat des élections et permettre la poursuite du processus de démocratisation du pays.
L’internationale de l’Éducation réclame également la libération immédiate et inconditionnelle de l’universitaire australien Sean Turnell. Professeur de l’Université Macquarie et membre du syndicat national de l’enseignement tertiaire ( National Tertiary Education Union- NTEU), Sean Turnell est directeur de l’Institut de développement du Myanmar et conseiller économique auprès d’Aung San Suu Kyi. Il a été arrêté au lendemain du coup d’État militaire du 1er février et est toujours en détention.
Contexte
La Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti emmené par Aung San Suu Kyi, a remporté une victoire écrasante aux élections de novembre 2020, face au parti USD dirigé par les militaires. La tenue de la première séance du Parlement nouvellement élu a été compromise en raison du coup d’État militaire du 1er février dernier.
Le président Win Myint, la conseillère d’État Aung San Suu Kyi et plus d’une centaine de responsables politiques élu·e·s de la LND ont été arrêté·e·s. S’appuyant sur une prétendue fraude électorale, l’armée a mis en place un gouvernement militaire et déclaré l’état d’urgence pour une période d’un an. Ces accusations de fraude demeurent sans fondements, les résultats des élections ayant été certifiés par une commission électorale indépendante et validés par des observateur·rice·s internationaux·ales.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, estime que cette prise de contrôle par l’armée « porte un coup dur aux réformes démocratiques », tandis que le Conseil de sécurité des Nations unies envisage de prendre des mesures. Un grand nombre de gouvernements ont fermement appelé au retrait du gouvernement militaire et à la restauration de la démocratie. Plusieurs d’entre eux étudient la possibilité de prendre des sanctions économiques ciblées contre le Myanmar. La Confédération syndicale internationale (CSI) et les Fédérations syndicales internationales ont appelé les gouvernements à condamner sans réserve ce coup d’État, comme l’ont fait bon nombre d’organisations syndicales nationales.