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Les éducateur·trice·s des pays arabes prêt.e.s à reconstruire les systèmes éducatifs malgré les difficultés

Publié 12 juillet 2021 Mis à jour 18 août 2021

La pandémie de COVID-19 a entraîné des pertes massives en vies humaines et posé un défi sans précédent pour la santé publique, les systèmes éducatifs et l’économie dans la région arabe. Les syndicats de l’éducation restent engagés en faveur d’une éducation de qualité, en défendant les intérêts des étudiant·e·s et de leurs membres et en reconstruisant dans un esprit d’équité.

Cet engagement a été rendu évident à l’occasion de la 5e Conférence de la Structure interrégionale des pays arabes (SIRPA) de l’Internationale de l’Éducation. La conférence virtuelle, qui s’est tenue les 8 et 9 juillet, a débattu et adopté une résolution portant sur la reconstruction de l’éducation dans les pays arabes. Celle-ci avait pour titre : Les enseignants et leurs syndicats façonnent l’avenir.

Discussion et vote sur la résolution-cadre

Le document entériné par la conférence déplore le fait qu’au cours de la pandémie de COVID-19, « les mesures d’urgence prises dans certains pays soient allées au-delà de ce qui était nécessaire pour protéger la santé publique et qu’elles aient été utilisées pour restreindre la liberté et l’exercice de la démocratie, notamment en limitant la liberté d’expression et la liberté syndicale, en restreignant les activités indépendantes et en réduisant au silence les voix critiques ».

Répondre aux préoccupations clés des éducateur·trice·s arabes

Parmi leurs principales préoccupations, les délégué·e·s à la conférence ont appelé les gouvernements de la région à : respecter et protéger les droits humains et syndicaux fondamentaux, tels que la liberté syndicale et le droit de négociation collective ; garantir une éducation de qualité pour tou·te·s ; soutenir la démocratie, notamment la citoyenneté active, la pensée critique et les libertés académiques ; et veiller à ce que les syndicats de l’éducation participent à toutes les étapes de la planification et de l’élaboration des politiques éducatives.

La résolution réaffirme par ailleurs :

  • Le soutien des syndicats de l’éducation à l’échelle interrégionale en vue d’une solidarité et d’une assistance mutuelle dans la lutte pour les droits humains, les droits syndicaux et la démocratie ;
  • Le soutien aux femmes et aux autres personnes susceptibles d’être sous-représentées. L’élimination des obstacles à la participation des femmes et des jeunes membres à la direction et à la prise de décision des syndicats ;
  • L’engagement en faveur du syndicalisme indépendant, du partage des expériences et de la coopération en matière de renouveau syndical, afin de permettre aux syndicats de l’éducation de devenir plus forts et plus représentatifs ;
  • La solidarité avec les syndicats de l’éducation d’autres régions et du monde entier, fondée sur des valeurs syndicales communes ;
  • La détermination à lutter pour des changements fondamentaux dans l’équilibre des pouvoirs et la répartition des ressources, afin de parvenir à un monde plus juste et plus durable dans l’après-pandémie.

Solidarité

Les délégué·e·s ont exprimé leur solidarité avec leurs collègues des pays arabes confronté·e·s à des conflits et à des différends, notamment au Yémen, à Bahreïn et en Palestine, et ont salué l’aide apportée par la SIRPA pour réparer les injustices dont il·elle·s sont victimes.

Plan stratégique de la SIRPA de l’Internationale de l’Éducation

La coordinatrice de l’Internationale de l’Éducation chargée de la SIRPA, Dalila El Barhmi, a également présenté le plan stratégique de la SIRPA, basé sur les orientations stratégiques de l’Internationale de l’Éducation.

Elle a défini six grands axes de travail :

  1. Droits et démocratie
  2. Renouveau
  3. Statut
  4. Système
  5. Partenariats
  6. Communication

Table ronde sur la reconstruction de l’éducation dans les pays arabes

Une table ronde a également été organisée sur le rôle des enseignant·e·s et de leurs syndicats dans l’avenir de l’éducation dans les pays arabes. Des représentant.·e·.s de syndicats d’Égypte, du Maroc et de Tunisie ont réfléchi à la manière dont les syndicats de l’éducation ont contribué et peuvent contribuer à la reconstruction de l’éducation dans les pays arabes après la crise de la COVID-19.

Les participant.e.s au débat ont évoqué les conditions requises pour garantir une éducation de qualité et un apprentissage efficace pour tou·te·s, notamment :

  • Investir dans l’éducation et le développement des capacités, ainsi que dans un travail décent pour les éducateur·trice·s ;
  • Promouvoir et concevoir des politiques d’éducation par le biais du dialogue social et du respect de la liberté syndicale et de la négociation collective ;
  • Privilégier le développement professionnel et la formation spécifiques. Les enseignant·e·s doivent être formé·e·s pour utiliser correctement les outils de formation à distance ; et
  • Garantir le financement de l’éducation. Les participant·e·s ont réaffirmé que l’éducation est un droit fondamental et non une marchandise. Le droit à l’éducation, y compris l’enseignement en ligne, doit être garanti pour tou·te·s, et les emplois des enseignant·e·s ne doivent pas être précarisés, comme c’est notamment le cas au Maroc.