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Iran : la communauté syndicale mondiale de l'éducation se mobilise autour des syndicalistes arrêtés et demande leur libération

Publié 6 décembre 2021 Mis à jour 20 juin 2024

En tant qu'organisation engagée en faveur des droits syndicaux et humains, l'Internationale de l'Éducation demande la libération d'Esmail Abdi et d'autres dirigeant·e·s syndicaux·ales arrêté·e·s en Iran. Il existe une préoccupation particulière et urgente pour la santé d'Abdi, gravement atteinte après un long emprisonnement dans des conditions déplorables.

Lors d'une réunion du Bureau exécutif de l'Internationale de l'Éducation le 2 décembre, l'organisme international a adopté une résolution exigeant le respect des « droits des enseignant·e·s et du personnel de l’éducation de s’affilier à des syndicats et d’exercer leur liberté syndicale et d’expression, notamment le droit d’association pacifique, sans crainte d’intervention des autorités ».

Le Conseil exécutif a également appelé les organisations membres à répondre à l'appel de l'Internationale de l'Éducation pour une libération immédiate d'Esmail Abdi et des autres dirigeant·e·s emprisonné·e·s et à soutenir les initiatives de l'Internationale de l'Éducation visant à garantir la sécurité et le bien-être des membres de leurs familles.

Depuis plusieurs années, l'Internationale de l'Éducation suit la situation difficile des syndicalistes et des éducateur·trice·s en Iran et mène des campagnes pour la libération des enseignant·e·s et d’autres personnes qui ont pacifiquement revendiqué leurs droits.

Lisez la résolution complète ici :

Résolution du Bureau exécutif exigeant la libération d’Esmail Abdi et des responsables syndicaux·ales arrêté·e·s en Iran

Le Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation réuni en ligne le 1er décembre 2021 :

1. Souligne avec la plus vive inquiétude que :

a. Esmail Abdi, ancien secrétaire général de l’Iranian Teachers’ Trade Association (ITTA), a été incarcéré à de nombreuses reprises depuis 2006 sur la base d’accusations fallacieuses telles que « propagande contre l’État » et « espionnage ».

b. En 2016, il a été condamné à cinq ans de prison à la suite d’accusations infondées telles que « promouvoir la propagande contre le système » et « rassemblement et collusion en vue de porter atteinte à la sécurité de l’État ».

c. Afin d’empêcher sa libération, les autorités iraniennes ont rendu exécutoire une peine de dix ans de prison avec sursis, liée à une affaire remontant à 2011, au terme de sa condamnation précédente du 11 janvier 2021 – une décision qui prolonge ainsi sa détention jusqu’en 2031.

d. Ses séjours prolongés en prison et les mauvais traitements qu’il a subis ont gravement détérioré sa santé.

e. Sa femme, ses deux filles et son fils sont harcelés et victimisés par les forces de sécurité et courent de gros risques.

2. Confirme ce qui suit :

a. Esmail Abdi est maintenu en détention uniquement pour avoir exercé ses activités syndicales pacifiques, notamment son association avec l’Internationale de l’Éducation et l’organisation de manifestations pacifiques d’enseignant·e·s devant le Parlement en avril 2015 pour protester contre les bas salaires, l’insuffisance du budget de l’éducation et l’emprisonnement d’enseignant·e·s syndicalistes.

b. Son arrestation ainsi que celle d’autres syndicalistes et défenseur·euse·s des droits humains constituent des violations de la liberté d’association, de la liberté syndicale et de la liberté d’expression.

3. Appelle le gouvernement iranien à :

a. Lever sans conditions toutes les accusations et libérer Esmail Abdi, ainsi que les syndicalistes et défenseur·euse·s des droits humains emprisonné·e·s en Iran.

b. Respecter et défendre les droits des enseignant·e·s et du personnel de l’éducation de s’affilier à des syndicats et d’exercer leur liberté syndicale et d’expression, notamment le droit d’association pacifique, sans crainte d’intervention des autorités.

c. Institutionnaliser le dialogue avec les organisations qui représentent les enseignant·e·s et le personnel de l’éducation pour toutes les questions concernant les enseignant·e·s et les politiques éducatives.

d. Respecter les droits et la vie privée des membres de la famille d’Esmail Abdi et des responsables syndicaux·ales emprisonné·e·s et assurer leur sécurité et leur bien-être.

4. Appelle les organisations membres à :

a. Répondre à l’appel de l’IE exigeant la libération immédiate d’Esmail Abdi et des responsables syndicaux·ales emprisonné·e·s.

b. Soutenir les initiatives de l’IE visant à garantir la sécurité et le bien-être des membres de la famille d’Esmail Abdi.