Francophonie : l’éducation et le syndicalisme résilients face à la crise sanitaire
« L’école, vecteur de solidarité et de développement, si les pays s’en donnent les moyens », tel était le thème de la XVIIe Rencontre du Comité syndical francophone de l'éducation et de la formation (CSFEF), qui rassemble les syndicats de l’éducation des pays de l’espace francophone. Les participant·e·s ont noté que les syndicats se sont montrés très actifs lors de la pandémie de COVID-19 et ont continué de chercher les moyens de se renforcer pour mieux soutenir les éducateur·trice·s et garantir une éducation de qualité pour tou·te·s.
« Le CSFEF a tenté de maintenir le lien avec les camarades francophones, ce qui n’a pas toujours été facile. Toutefois et c’est heureux, le syndicalisme a continué de fonctionner malgré les confinements successifs », a souligné le président du CSFEF, Jean-Hervé Cohen, lors de cet évènement tenu par visio-conférence du 25 au 26 novembre.
Il s’est aussi félicité de ce que la majorité des syndicats francophones a continué à mener des campagnes de recrutement de militant·e·s.
Ajoutant que « le syndicalisme, c’est d’abord le terrain, la proximité qui permettent aux revendications d’être en phase avec la profession », il a reconnu le besoin « d’investir les lieux d’information, presse écrite et audio-visuelle, mais aussi les réseaux sociaux ».
Le CSFEF prêt à appuyer les luttes syndicales dans l’espace francophone
Les difficultés évoquées de façon récurrente par des syndicats lors de Rencontres précédentes subsistent, a aussi regretté Cohen. Parmi ces difficultés dans de nombreux pays francophones :
- Manque de financement de l’Éducation ;
- Régimes politiques contestés ;
- Droits syndicaux bafoués (des accords étant signés mais pas respectés) ; et
- Conditions de travail et salariales dégradées. Ceci entraine contestation et grève (comme au Gabon actuellement) et met en difficulté l’éducation des jeunes.
« Nous constatons que les syndicats ne baissent pas les bras et continuent à lutter : le CSFEF sera toujours à leurs côtés pour appuyer leurs luttes », a également assuré Cohen.
Le numérique, un outil à maitriser
Les participants ont par ailleurs tenté de dresser un premier bilan de l’enseignement en temps de pandémie, en abordant les fermetures d’écoles et d’établissements, la sécurité sanitaire des enseignants et des élèves et la place nouvelle, « mais pas toujours bien pensée ni efficace du numérique ».
Le PASEC et le débat sur l’enseignement en français en début de scolarité
La Rencontre du CSFEF est aussi revenu sur le rapport du Programme d'analyse des systèmes éducatifs de la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (PASEC) publié en décembre 2020.
Les participant·e·s ont mis en avant le fait que cette enquête sur les performances des élèves et les compétences des enseignant·e·s en Afrique francophone subsaharienne a des enjeux importants pour ces dernier·ère·s.
Pour les participant·e·s, l’apprentissage précoce du français fait débat, et ne peut être envisagé de la même manière selon les pays et leurs compositions linguistiques.
En débattant des résultats de l’enquête PASEC, les syndicats membres du CSFEF, pour beaucoup implantés en Afrique subsaharienne, ont ainsi montré qu’ils pouvaient s’emparer des résultats d’enquêtes gouvernementales pour faire valoir leurs revendications, souvent communes d’un pays à l’autre.
Cohen a enfin rappelé que cette Rencontre du CSFEF s’inscrivait dans le cadre du sommet des chefs d’État et de gouvernement, dont le thème est « La connectivité dans la diversité : le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ». Ce Sommet a été reporté à novembre 2022 en Tunisie, pays dans lequel le CSFEF espère pouvoir tenir sa prochaine Rencontre en présentiel.